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« Ce que leurs yeux ont vu… » : Les héritiers de Robert Capa

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Montrer. Témoigner. Dénoncer les injustices et les atteintes aux droits de l’Homme, expliquer ce qui se passe sur le terrain, questionner… Voilà l’objectif des reporters de guerre. Ils exercent le métier de journaliste le plus périlleux car ils doivent être au cœur de l’action, au prix de leur liberté voire de leur vie. « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près », disait Robert Capa, la figure légendaire des reporters.

Toute histoire a un commencement. Celle-ci démarre en 1995, dans la ville assiégée de Sarajevo, sur le tournage du film « Le Cercle parfait » du cinéaste Ademir Kenovic. Alizé Le Maoult y participe. Cette production devient pour elle une expérience professionnelle et émotionnelle hors du commun pendant laquelle elle rencontre la « Génération Sarajevo » des photographes de guerre. Quelques années plus tard, Alizé rend hommage à des dizaines de gens d’images, toutes nationalités confondues, dont les photos paraissent dans la presse mais dont on ne connaît pas les visages. Au-delà de saluer leur courage, Alizé développe un dialogue visuel avec ces témoins hors pair. De Sarajevo à Washington, elle les a photographiés dos au mur, droit dans les yeux, et leur a demandé de choisir une de leurs photographies, qui représenterait la Guerre, et de mettre en mots la raison de ce choix. Cette conversation prend la forme de diptyques et de face-à-face poignants.

Toutes et tous ces héritiers de Capa, sont allés au plus près de l’événement. Cette relève continue de le faire au moment où vous lisez ces lignes, que ce soit en Syrie ou en Afghanistan. Ce qui se passe là-bas résonne plus que jamais en bas de chez nous. Les attentats de ces dernières années en France et à Paris en sont la preuve. Tout est lié. Et tout nous relie. A quelques rues d’ici, au 37 rue Froidevaux précisément, Robert Capa, sa compagne Gerda Taro et leur ami David Seymour dit « Chim », tous photoreporters, avaient fait du 14e arrondissement, leur base de repli au temps de la guerre d’Espagne. Leur studio était alors un port d’attache, une terre d’accueil pour ces citoyens du monde au regard universel. Aujourd’hui, une plaque commémorative rappelle leur présence et transmet leur mémoire. Robert, Gerda, « Chim » et leurs dignes descendants, tels des enfants spirituels, sont nos yeux, les vigies et les éclaireurs de nos consciences au cœur des ténèbres de la condition humaine.

Dimitri Beck

Directeur de la photographie de Polka

 

Le 8 novembre 2018, une plaque a été dévoilée au 37 rue Froidevaux, lieu où travailla Robert Capa avec Gerda Taro et David Seymour dit « Chim ».

Cette année la Marie du 14ème a sollicité Alizé le Maoult pour concevoir une exposition en hommage à Robert Capa et aux photographes de guerre.

A partir de son travail sur les photographes de guerre du monde entier, Alizé Le Maoult nous propose des diptyques composés du portrait frontal de ces photographes et d’une image qu’ils ont choisie parmi tous les conflits qu’ils ont couverts, et leurs mots pour expliquer ce choix. Un témoignage fort et unique :

« Ce que leurs yeux ont vu… Les héritiers de Robert Capa »

la Galerie du Montparnasse, 55 rue du Montparnasse, exposition jusqu’au 30 novembre

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