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Arles 2012: Mehdi Meddaci

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Mehdi Meddaci – ENSP 2006

Le travail plastique de Mehdi Meddaci demeure distancié, de l’ordre du « poétique », témoignant d’un attachement profond à l’espace méditerranéen. Il se construit par strates successives sous forme de dispositifs ou de modules autonomes comme Corps Traversés (2007), Lancer une pierre, (2008) ou Sans-titre, Alger la blanche (2009) qui mettent en résonance photographie, vidéo et cinéma. À l’image d’une « mer au milieu des terres », tout réside dans le déplacement, entre le son et l’image, le document et l’artifice, entre le vacillement des corps et la prégnance des paysages. Le montage entretient chez le spectateur un certain désir de déconstruire pour reconstruire, donnant de l’importance à la présence de mondes possibles. Le visible est porté par l’étrange sensation d’un manque, celui d’une Histoire, peut-être. En altérant les signes d’apparitions de cette Histoire, Meddaci tente de réaffirmer une continuité menacée, aux limites de la disparition. Ses images montrent de manière littérale ou métaphorique un motif, un corps immergé entre deux rivages. Des personnes cadrées frontalement mais absentes, ancrées dans un décor et un contexte sociopolitique fort mais en errance profonde. Paradoxalement c’est dans l’attente, contre le mur, que le besoin de « traversée », de « retour », est le plus perceptible.
Murs apparaît comme un paysage, un territoire. Les situations et les gestes, saisis dans ce qu’ils ont de plus véridique, à la limite du document, forment le contexte nécessaire à une histoire : à un défilement du temps. Il s’agit d’une installation vidéo-sonore pour cinq écrans en simultané avec la projection du sixième montage de Tenir les murs, un film destiné à la salle de cinéma avec ses coupures. Murs comprend l’intégralité des prises de vues du tournage. Tentant de montrer obsessionnellement l’écroulement de la fiction, l’installation élargit la vision et propose des ellipses de certaines séquences : un possible suicide, l’intervalle d’un pont bleu et le retour par la mer. Toutes ces situations forment le contexte nécessaire à créer un « mur de signes ». L’éclatement de la durée se propose alors comme un flux, érigeant la fragilité d’un évènement réel : la trajectoire inversée d’un exil sur l’image d’Alger.

Mehdi Meddaci

Raphaël Henard, son et mixage de l’installation.

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