C’est le rendez-vous incontournable, celui où on se doit d’être invité, le déjeuner que Maryse Cordesse, la marraine des Rencontres d’Arles, donne chaque année. Préparer par Paul, l’ancien propriétaire du restaurant Le Galaubet, les plats étaient exquis et les vins délicieux. Moins de monde que les années précédentes, et là encore dans l’air, comme un parfum d’incertitude. Et puis on oubliait pour retrouver les souvenirs des déjeuner d’antan, les fantôme de Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson ou encore Jacques-Henri Lartigue.
Jean-Jacques Naudet
De toutes les soirées, expositions et colloques, quels souvenirs particulièrement forts gardez-vous ?
La soirée « Jazz et Photographie » organisée par Guy Le Querrec en 1983 fut fantastique. Les projections étaient formidables, et cet accord entre l’ouïe et le regard procurait un plaisir complet. Cette soirée a fait un tabac, y compris chez les Arlésiens. Le cadre jouait beaucoup aussi : pour moi qui suis passionnée par le monde antique, être dans ce théâtre romain, voir l’écran se lever doucement devant les colonnes, au son des instruments… c’était magique. Mais c’est surtout l’ambiance générale qui imprégnait la ville au moment des Rencontres que je retiens. Le mot « rencontres » n’est pas anodin pour moi. Je voulais qu’il y ait une atmosphère conviviale, que tout le monde croise tout le monde, surtout dans une petite ville où tout peut se faire à pied. Quand on se souvient de cette période, une évidence s’impose : Arles, c’est d’abord une aventure humaine.
