Rechercher un article

Alma Bibolotti

Preview

Visage fragile

Comme le disait Edward Abbey, « La nature sauvage n’est pas un luxe mais une nécessité de l’esprit humain. » Bien que nous appartenions à la nature, pendant si longtemps, nous avons cru pouvoir nous élever au-dessus d’elle. Aujourd’hui, il est impératif que nous trouvions un équilibre entre le besoin de « croissance » et la capacité de protéger nos plus grandes richesses qui sont menacées.

J’ai pris ces photos dans la partie orientale des Dolomites de Vénétie, autour des sommets Lagazuoi, Sorapiss, Tofane et Lavaredo, où je fais de la randonnée depuis des années, dans un paysage primitif et apparemment intact. Le vent, l’eau, la glace et la chaleur travaillent sur les rochers depuis des lustres, créant des courbes sensuelles, des pics déchiquetés et des parois de canyon qui révèlent l’âme profonde de la nature. Les Dolomites semblent être caractérisées par une force majestueuse: mon but est de montrer leur fragilité inattendue et notamment les effets dramatiques produits par le changement climatique. L’augmentation des températures moyennes et les changements continus de température créent plusieurs problèmes dans cette région. Tout d’abord, la dégradation du permafrost qui nécessite d’une température annuelle moyenne de 0°C pendant au moins deux années consécutives. La « couche active », sa zone superficielle, est le lieu où se produit le processus de fonte lorsque les températures augmentent. Des données scientifiques récentes montrent que les zones de basse altitude comme la région des Dolomites présentent un permafrost très fragmenté et mince, extrêmement sensible aux changements climatiques : les chercheurs soulignent que l’instabilité des pentes de la montagne est le principal effet de la détérioration progressive du permafrost due aux variations de profondeur et de largeur de ses couches. Les caractéristiques géotechniques des terrains affectés par le passage des eaux de fonte peuvent conduire à des instabilités considérables, surtout si elles sont combinées à d’autres effets du réchauffement climatique comme l’augmentation des précipitations. En fait, une autre conséquence des températures élevées est ce qu’on appelle la « fissuration par le gel »: l’eau provenant de la pluie ou de la fonte des neiges pénètre dans les rochers; lorsque la glace se forme, ceux-ci se dilatent jusqu’à se fissurer. Par conséquent, la possibilité de détachements soudains de rochers à des altitudes plus élevées augmente et cela pourrait être la raison des effondrements récents tels que ceux du Sorapiss, du Croda Marcora et de nombreux autres sommets des Dolomites.

Alma Bibolotti

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android