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AIPAD 2012 –Vince Aletti

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1. Quand et comment avez-vous commencé votre collection ? Quelle a été la première photographie que vous avez achetée ?

Je dirais presque compulsivement, et pour la plupart dans les marchés aux puces où j’achetais des cartes de visite avec portraits, de véritables photos cartes postales et quelques impressions en stéréo qui commençaient à apparaître en 1960. La première photographie pour laquelle j’ai vraiment dépensé de l’argent provenait d’une petite galerie de passage dans un village de l’est dont je ne me souviens même plus du nom. Le photographe, Todd Smith (que j’aurais voulu connaître un peu plus) présentait une série de portraits en noir et blanc réalisés par ses soins sur les rues de Brooklyn et de Coney Island et je ne pouvais me décider entre trois adolescents d’origine latine admirant à tour de rôle les portraits qu’ils venaient juste de réaliser (j’ai toujours aimé les images dans les images) ou celle de quatre filles portoricaines posant contre une voiture. Finalement j’ai eu un prix et je les ai acheté pour 150 $, quelque part au milieu des seventies.

2. Qu’est-ce que vous considérez être votre premier vrai succès de collectionneur ? Votre plus grand échec ? Quelle est votre plus grande récompense ?

Collectionner n’implique pas vraiment le succès ou l’échec pour moi. Le plaisir et la déception peut-être, mais même à ce point, cela reste difficile à définir. Je suis très heureux d’avoir pu acheter des photographies d’Aaron Siskind, de Weegee, de Lewis Hine, de Willem von Gloeden, de George Platt Lynes et d’autres à la fin des années 70 et du début des années 80 lorsqu’elles étaient abordables pour quelqu’un ne possédant que de modestes revenus. Les photographies que j’estime le plus sont des portraits d’amis et amoureux de Peter Hujar et Gary Schneider.

3. Sur quel sujet ou sur quel thème concentrez-vous vos efforts de collectionneur actuellement, s’il y en a ?

Les sujets qui m’intéressent plus particulièrement s’orientent principalement vers des images d’hommes — des études de portraits et visages de toutes les périodes, d’origine inconnue ou provenant de photographes bien connus.

4. Quelle est votre approche ? Vous fiez-vous à votre instinct ? Achetez-vous dans de galeries, chez des marchands d’art, à des ventes aux enchères, et/ou directement aux artistes ?

Mon approche est une combinaison d’instinct et d’intelligence. Pour moi, les images sont plus importantes que les auteurs dans la plupart des cas mais si l’œuvre n’est pas anonyme, qu’il s’agit d’une image de studio, j’apprécierais d’en connaître le plus possible sur l’artiste. Idéalement, l’image que je considère n’est pas le fruit du hasard mais elle est encadrée par une histoire — même courte — parmi d’autres œuvres de qualité intéressante. Mais l’absence d’une histoire ne m’a jamais empêché d’acheter une photographie pour laquelle j’avais eu un coup de cœur. J’achète de temps en temps ce que me présente les revendeurs mais les tarifs actuels sont généralement hors de ma portée, c’est pour cette raison que mes achats de photographies proviennent des marchés aux puces, des expositions d’étudiants, de eBay, des ventes aux enchères de charité ou de quelques revendeurs privés qui participent aux foires aux livres avec ce qui ressemble à un album de photos.

5. Y a-t-il d’autres collectionneurs photo que vous admirez particulièrement ?

Sam Wagstaff, que je connaissais précédemment pour son A Book of Photographs et l’exposition de son œuvre à NYU’s Grey Art Gallery. La profondeur, l’amplitude, et la cohérence de sa collection — en particulier pour son intérêt sur le matériel anonyme et vernaculaire — ont profondément influencé ma façon de penser la photographie. Et Thomas Walther que j’ai appris à connaître lorsque les images de sa collection de photographes reconnus fut publiée (dans Other Pictures) et exposée au Metropolitan Museum. A nouveau, il s’agit de la combinaison d’intelligence visuelle et d’ouverture de Walther à présenter une image extraordinaire, peu importe d’où le sujet puisse venir, que j’admire le plus.

6. Est-ce que l’idée de collectionner des photographies anciennes est importante pour vous ?

Oui, parce que je veux que l’image reflète la période dans laquelle elle fut réalisée. Le papier, le format, la quantité, même les défauts devraient être représentatifs de la période. Je m’intéresse aux œuvres contemporaines mais pas aux impressions modernes ou aux matériaux vintage.

7. En quoi la valeur potentielle de l’investissement joue par rapport au plaisir esthétique dans vos choix d’acquisition ?

Compte tenu du fait que 99% de ce que j’achète a peu ou pas de valeur du tout, il ne s’agit pas vraiment d’une considération importante pour moi.



8. S’il y avait une seule photo que vous aimeriez avoir mais que vous n’avez pas pu acheter, laquelle serait-ce ?

Il y en a au moins une à chaque exposition ou foire aux photos, généralement un portrait réalisé par Rodchenko, Helmar Lerski, ou Wolfgang Tillmans. J’apprécierais beaucoup d’acquérir un des portraits d’Avedon de l’American West mais l’image qui me vient immédiatement à l’esprit lorsque je me pose cette question n’a rien à voir avec ma collection dans l’ensemble: Il s’agit de l’un de ces monumentaux mégots de cigarette de Irving Penn, dans l’idéal, un bon paquet d’entre elles.

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