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AIPAD 2012 –Corinne Tapia

Preview

Jour 6

Aujourd’hui, je retourne à 560 Broadway, pas pour revoir Taki et Etheleen mais pour rencontrer Corinne Tapia une galeriste française immigrée à New York il y a quelques années et qui a monté son espace d’exposition « Sous les Etoiles ».
J’avais déjà rencontré Corinne auparavant – dans un autre cadre – et j’avais très envie d’entendre son histoire New Yorkaise… On en a tous une.
Elle m’a donné les premiers éléments de réponse en posant sur la table un minuscule tirage d’André Kertèsz Montmartre datant de 1927.
Paris.
Elle a acheté cette image pour sa fille, « comme on cueille une fleur » dit-elle, instinctivement, sans vraiment y penser. Elle ajoute que le cerveau n’a rien à voir dans l’acquisition d’une image, uniquement le cœur. Je le note.
Ca lui évoque son enfance à Montmartre, la sortie de l’école, l’heure du goûter, mais aussi une époque qu’elle n’a pas vécu mais qu’elle affectionne particulièrement : l’entre 2 guerres. Une période vivante, fraiche, révolutionnaire, créative précise-t-elle. Un moment de brassage intellectuel et culturel foisonnant – particulièrement pour les artistes de l’Est de l’Europe qui viennent en nombre se réfugier à Paris où ils peuvent s’exprimer librement. Quand elle regarde cette photo, elle dit que Trenet chante dans sa tête.

Ma partie préférée de l’histoire de ce tirage est très récente : quand j’ai demandé à Corinne si elle voulait bien amener à notre rendez-vous une photo ayant une importance particulière dans sa vie, elle s’est trouvée confrontée à un doute – pas sur le choix de la photo – mais sur la forme à lui donner : sa photo encadrée ou une reproduction ? C’est son mari qui a fini par trancher et par décrocher la photo du mur – Ca tombe bien puisque c’est ce que j’aime plus que tout dans ce projet : ce qui se dit sans mot à travers ces tirages originaux, un tout petit bout d’autre chose, un rien presque invisible, une brindille de la personne derrière la galeriste.

Merci Corinne

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Corinne raconte qu’elle a toujours aimé se balader aux puces, regarder, acheter des objets dont personne dans son entourage ne comprenait l’utilité. Ca fait longtemps qu’elle collectionne toute sorte d’objet d’arts et des photographies aussi.
Dans les années 90, alors qu’elle travaillait dans le milieu de l’édition à Paris, elle propose aux galeries FNAC une exposition sur le Jazz. L’aventure lui plaît. Plus tard lorsque elle suit son mari à New York, elle décide d’ouvrir son propre espace d’exposition.
Elle se dit curieuse et aventurière, elle déteste l’ennui par dessus tout et avoue se tenir toujours prête à prendre un nouveau tournant quand il s’offre à elle.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Corinne répond à la question en évoquant ses plus belles rencontres : les photographes Wendy Paton, David Zimmerman et Reiner Riedler. Et en insistant sur le plaisir que peut avoir une galeriste à partager avec ses artistes et les aider à grandir.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour elle…
Montmartre d’André Kertèsz

Sur le mur de sa chambre…
Un medley de photos d’elle, son mari et ses enfants petits.

Si elle était un(e) photographe connu(e)…
Elle serait un photographe de rue. Peut être Elliot Erwitt pour sa spontanéité, ou Kertesz pour sa manière toute particulière de capturer la lumière propre à l’enfance.

Si elle n’était pas galeriste, que ferait-elle…
Elle serait probablement éditrice de livres.
Et aussitot elle ajoute qu’elle aime la variété, les mélanges, l’harmonie non-linéaire. Qui-sait ce que lui réserve demain?

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