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Visa pour Image 2020 / ESJ PRO : À Visa pour l’Image, des ateliers pour devenir spectateurs actifs

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Le Centre international de photojournalisme de Perpignan propose en parallèle du festival des ateliers d’éducation à l’image, ouverts à tous. Avec pour objectif de sensibiliser aux manipulations possibles des photos.

Un cadre vide à la main, Stéphane Ferrer arpente l’exposition «Sécheresse et déluge en Inde» de Bryan Denton. Le jeune photojournaliste passe de tirages en tirages, propose des recadrages ou met en lumière les lignes de force des photos, sous le regard des six participants à l’atelier d’éducation à l’image. Un père avec ses trois filles, une retraitée perpignanaise et Patricia, de passage dans les Pyrénées-Orientales. « Je suis déjà venue voir les expos mais là, c’est différent. On apprend à construire notre regard critique, à prendre du recul », explique la franco-vénézuelienne de 42 ans.

Les ateliers débutent au Centre international de photojournalisme (CIP) par une rapide introduction sur le métier de reporter, et les règles de composition d’une photo. Direction ensuite les expositions pour passer à la pratique. L’enjeu majeur pour Stéphane Ferrer est de réussir à ajuster son discours à un public très varié. « C’est adapté aux enfants, on choisit des thèmes qu’ils peuvent comprendre, un vocabulaire simple. Créer des jeux permet de fédérer beaucoup de monde », pointe le lauréat du Prix découverte du OFF de Visa 2017.

Jeu de dés

Dimanche dernier, pour le premier atelier de la série, son confrère Lionel Pedraza a lancé un colin-maillard. Réunis en groupes de deux, les participants devaient choisir une photo de Peter Turnley, et la décrire suffisamment précisément pour que leur partenaire la retrouve. Une manière de prendre conscience des éléments forts d’une composition.

Ce mercredi, le jeu fonctionne avec des dés. Chaque chiffre correspond à un traitement – plan large, détail, portrait en contre-plongée… Un dé jeté, et chaque participant part à la recherche de l’image correspondant. « Ce n’est pas si facile, même pour des adultes. Les angles ne sont pas aussi marqués que sur les photos d’exemple », remarque Patricia. « Les années passées, les ateliers enfants et adultes étaient séparés. Cette année, avec la pandémie, on a mixé et cela amène des bonnes choses, souligne Bénédicte Vincent, médiatrice culturelle au CIP. Les enfants abordent souvent les questions que les adultes n’osent pas poser. »

Échanges informels

Une fois la question des angles passée en revue, Stéphane Ferrer distribue des cadres pour réfléchir aux compositions. « Sur cette photo, la femme est au milieu, pas un peu sur le côté », remarque la petite Jeanne. « Le photographe a choisi de ne pas respecter la règle des tiers, peut-être pour donner de l’importance à son sujet, répond son confrère. On peut casser les codes, pour souligner un côté chaotique par exemple, comme sur ces photos de mousson. »

Pour les plus grands, les ateliers sont aussi l’occasion d’échanger de manière informelle avec un photojournaliste. Conseils photos, questions sur les reportages ou sur les méthodes de travail. Nicole en ressort satisfaite. « Aujourd’hui j’ai beaucoup appris sur le cadrage. Ça ne sert à rien de tout vouloir montrer dans une photo, il faut choisir. Je vais essayer de retenir la leçon à la prochaine réunion de famille», sourit la retraitée. Une fois le festival fini, elle reviendrait bien au CIP, pour un stage de photo cette fois.

Nelly Didelot

Ateliers gratuits, organisés les 30 août, 2, 5, 6, 9, 12, 13, 19, 20, 26, 27 septembre de 10 heures à 11 heures et de 15h à 16. Au Couvent des Minimes. Renseignement au 06 72 66 52 41.

 

https://www.visapourlimage.com/

www.esj-pro.fr

 

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