Sguardo Di Donna : De Diane

La Casa dei Trei Oci présente, jusqu’au 8 décembre 2015, l’exposition Sguardo Di Donna : De Diane Arbus à Letizia Battaglia, organisée par Francesca Alfano Miglietti. Les travaux de vingt-cinq photographes ont été réuni pour guider le regard et l’esprit des spectateurs vers un monde de diversité, de responsabilité, de compassion et de justice. Antonio Marras a pensé le parcours de l’exposition de telle manière que le spectateur est plongé au cœur des histoires qui peuvent être lues au fil des murs. L’agencement est une expérience en soit – au-delà de l’expérience de l’exposition -, un élément narratif fondamental créateur de liens entre l’espace d’exposition et les travaux photographiques.

Through women’s eyes est une exposition puissante qui s’intéresse à l’importance particulière des relations humaines, de notre relation à l’autre, de notre manière de regarder et d’observer le monde – dont le postulat de départ est un sens inné de la responsabilité. Il s’agit aussi d’un projet ambitieux qui souligne le fait que depuis plusieurs dizaines d’années, la photographie s’est érigée en conscience du monde, constituant souvent un témoignage de ce qui avait été caché.

Une femme est par définition un être d’amour, «  capable d’un don de corps et d’âme total  » (Nietzsche, Le gai savoir), avec une dévotion inconditionnelle. C’est la raison pour laquelle la commissaire d’exposition a choisi des femmes artistes et auteures qui utilisent la photographie comme moyen de s’exprimer et de donner la parole à toutes les femmes à travers le monde. Avec subtilité, toutes sont portées à percevoir la même humanité, unicité, et ce quelque soit la variété infinie des sujets qu’elles photographient  ; leur but est de combattre la peur de la diversité.

Through women’s eyes est aussi un conte polyphonique sur les diverses formes du corps – physique, mythique, spirituel et glorieux – autour de la dualité entre l’intime et l’universel  ; un conte qui s’intéresse à l’individu au-delà de l’anonymat. Chaque œuvre engage un dialogue profond et intime entre les sujets représentés et le spectateur, un aperçu de la condition humaine, une invitation à prendre conscience de l’existence de mondes différents qui souvent sont totalement étrangers les uns des autres.

A travers leurs démarches et images, ces photographes parlent des thèmes fondamentaux de l’existence humaine, la vie, l’amour et le corps, elles soulignent les différences, conflits, douleurs, relations, peurs et transformations. L’exposition est ainsi une construction complexe confrontant de multiples sources les unes aux autres. A certains moments, les photographes s’attachent à renouer avec la tradition du photojournalisme  ; à d’autres elles livrent des images déchirantes, à la poésie mélancolique ; à d’autres encore, elle se place sur le terrain de la dénonciation et de la compassion. Le point commun de ces travaux est la centralité absolue d’un dialogue avec le réel – cette centralité établit, à travers le matériel photographique présenté, des liens entre les différentes formes du monde.