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Une réflexion sur l’influence de la danse sur la photographie de mode

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La relation entre la danse et la mode a commencé à l’époque de la Renaissance, où la danse sociale faisait écho aux valeurs de la société.

Historiquement, vers l’ère romantique des années 1830-1840, les ballerines devenaient l’incarnation même de la beauté. Les ballerines étaient idéalisées et considérées comme des célébrités. Aujourd’hui, les mannequins sont plus représentatives des normes de beauté.

À peu près à la même époque, la culture de la danse de salon a émergé, à commencer par la valse. Les développements sociaux de l’époque se reflétaient à travers les mouvements, mais plus encore dans les costumes élaborés. La danse avec deux personnes ou «danse à deux» dans la salle de bal et le «Pas de Deux» dans le ballet ont fait en sorte que le divertissement de regarder les autres gagnait du terrain. La danse reflétait les circonstances sociales d’une époque et combinait les comportements coutumiers, la hiérarchie et l’apparence pertinents à la société à un moment donné avec des idéaux sociaux ambitieux.

La danse joue un rôle essentiel dans le monde de la photographie de mode. La danse et la photographie de mode sont deux itérations de grandeur. Elles cherchent à nous connecter à la beauté et à l’élégance qui nous entourent. La danse, tout comme la mode, stimule à la fois le regard critique et artistique.

Grâce à l’œil des photographes de mode et à leur sens unique de la composition et de la mise en scène, la danse devient le point culminant de la grâce, de l’élégance et de la précision. Leur compréhension visuelle distincte du corps humain essentiel dans le ballet et les qualités théâtrales, améliorées et inattendues de la photographie de mode se sont complétées à un point où la relation entre leurs qualités est devenue inévitablement entrelacée et omniprésente.

Trois photographes qui exposent régulièrement des images de danse de mode emblématiques sont Richard Phibbs, Greg Lotus et Sylvie Castioni.

Le photographe canadien très en demande Richard Phibbs, dont le travail se trouve dans les collections privées de Bill Clinton, Ralph Lauren et Francis Ford Coppola, entre autres, est en constante recherche pour capturer la grâce. Il est esthétiquement axé sur la beauté à l’état pur.

« […] réduire les choses au plus simple. Réduire les choses au plus élémentaire est ce qui est le plus beau. » (Phibbs).

Une série de ses photographies du New York City Ballet en 2013 en est un parfait exemple, remplie d’images focalisées et précises qui mettent en valeur certains éléments capturés. Dans l’œuvre Gonzalo, New York City Ballet, 2013, que l’on peut voir ici, Phibbs intensifie l’élégance et la force du danseur de ballet masculin en manipulant la lumière et en créant un moment de relief chorégraphié, à la fois simple mais surréaliste.

Le photographe américain Greg Lotus, qui a photographié pour les meilleurs magazines de mode, utilise l’élégance et la nature dans nombre de ses images. Il est également très pointu dans sa composition et crée des formes avec le corps, en utilisant le mouvement dans le cadre de celui-ci. Fidèle à la danse, dans laquelle le corps est stratégiquement appliqué pour transmettre une histoire, un message ou une émotion, il s’efforce également de donner un sens à l’espace qui l’entoure.

Dans un exemple plus abstrait de l’influence de la danse sur la photographie de mode et de beauté, son travail, River Beauty, que l’on peut voir ici, présente une version d’un dos cambré, qui est une position de ballet classique. L’image est une démonstration absolue de la présence du ballet dans la photographie de mode. Par son étalage d’équilibre et d’élégance, dépouillé et posé dans la nature, Greg Lotus crée un personnage onirique.

La photographe française Sylvie Castioni, bien connue pour ses portraits intimes de célébrités et ses photos de mode puissantes, est elle-même danseuse. Elle incarne les principes de diverses formes de danse dans son travail. À travers ses images, elle s’efforce de représenter une dimension plus profonde, plus émotionnelle et plus spirituelle du corps féminin. Sa quête pour capturer la vérité, l’intimité et la liberté est d’une importance capitale. « Une bonne photographie vole l’âme. Parfois, ce moment ne dure qu’une fraction de seconde », a déclaré Castioni. La vitalité est un motif omniprésent dans sa pratique, jouant avec l’opposition entre contraction et libération et révélant l’âme et la forme féminines comme sacrées. Dans son œuvre intitulée La Danseuse De Chaillot I – Paris, que l’on peut voir ici, ces notions sont palpables. L’image représente une femme marquée par l’énergie de la vie, éclatant de l’intérieur et prenant forme à travers sa posture. La position capturée est une explosion d’expression de la grâce délicate du corps féminin.

Marie Audier D’Alessandris

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