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Sète 2012 : Christopher Anderson

Preview

Christopher Anderson est arrivé à Sète un soir de Saint-Louis. Il a aussitôt accepté de se mêler aux jouteurs, de devenir un des leurs, un “Chevalier de la Tintaine”. Il a participé à la fête sans façons et s’en est inspiré pour l’idée force de sa résidence. Le bleu, le blanc et le rouge conjugués partout dans la ville pour en célébrer les traditions ancestrales, ont déterminé ses images, des triptyques, qui marquent par ailleurs un vrai changement de cap photographique pour lui. Il ne s’agit pas là d’un hommage patriotique quelconque. Christopher Anderson, Canadien de New York, est bien trop de “partout et de nulle part” pour y succomber. Il s’agirait plutôt d’une recherche. La recherche d’un style nouveau pour lui, le reporter de guerre plus à l’aise dans les conflits que dans les salons people.

Mais voilà, Christopher est devenu père de famille, l’un de ses meilleurs amis photographes, Tim Hetherington est mort à Misrata en Libye et la vie de photographe de guerre ne nourrit plus son homme… Alors le pensionnaire de Magnum (se) cherche et découvre de nouveaux horizons photographiques où l’intime, la vie privée se mêlent au monde qui l’entoure. Et, celui qui nous avait habitués à un noir et blanc rugueux mais romantique dans son superbe opus Capitolio, surprend ici avec une étrange série haute en couleurs où portraits et détails mettent en harmonie des arrières-plans tricolores.
Les portraits posés en intérieur s’opposent aux scènes de rue, de fête, aux détails précis et utiles à la construction d’une pure vision de Sète. La vision d’un photographe de culture anglo-saxonne plus enclin à ériger le drapeau en symbole que nous, Français et surtout Sétois, où il est plus facile de croiser un teeshirt aux couleurs de l’Italie qu’à celle de l’emblème national de la République. Mais que l’on ne s’y trompe pas : Sète, si différente qu’elle soit, si attachante aussi, est en France et c’est ce que tenait à nous rappeler Christopher Anderson avec talent, sincérité et modestie car l’homme égale le photographe, ce qui n’a pas de prix pour nous.

Né en Colombie Britannique en 1970, Christopher Anderson a passé une grande partie de son enfance au Texas, avant de vivre à New York et plus tard à Paris. À partir de 1996, pour le journal US News and World Report, il documente les questions sociales de la crise économique en Russie, la situation des réfugiés afghans au Pakistan et couvre l’élection d’Evo Morales en Bolivie. En 2000, il reçoit le prix Robert Capa Gold Medal pour son travail sur les émigrants haïtiens qui tentent de rejoindre les États-Unis. Il est nommé “Jeune photographe de l’année” par le prix Kodak en 2001 pour son sujet sur les lanceurs de pierre de la bande de Gaza et il reçoit la même année le Visa d’Or du festival Visa pour l’Image.

EXPOSITION
Sète #12
Jusqu’au 3 juin 2012
Chapelle du quartier haut
42 bis Grande Rue Haute 34200 Sète
France

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