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Sarah Hasted –par Stéphanie de Rougé

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Jour 16

Sarah est une de ces femmes qu’on n’oublie pas: une personnalité de lionne, une ambition assumée, un grand amour de la photographie et probablement un sacré courage.
Elle m’accueille dans l’une des 4 salles de son immense galerie sur 24th street à Chelsea. 2 chaises nous attendent sous le portrait imperturbable de Konstantina par Pierre Gonnord. Autour de nous la galerie vit, respire, s’agite…
– “Sarah, quelle a été votre premier contact avec la photographie? Le tout premier?”
– “Ah, ca c’est facile……………………”

Je me lève une heure plus tard toute engourdie comme après un bon film, les mots de Sarah résonnent encore dans ma tête alors que je la prends en photo… « creating challenges, daring, taking risks, having the courage, staying active, constantly looking for new artists, knowing your goals… »
Je crois que je sors du cours de business de la photographie le plus intéressants auquel il m’aie été donné d’assister.

En voila mon extrait préféré :
En 2006, Sarah découvre l’artiste Pierre Gonnor lors de Paris Photo. Elle tombe immédiatement amoureuse de ses portraits atypiques et engage la conversation avec la galeriste espagnole qui le représente (Juana de Aizpuru) pour lui proposer une collaboration. Sarah raconte avec humour comment Juana (femme et galeriste merveilleuse précise-t-elle) l’a subtilement remerciée d’être venue la voir sans autre commentaire qu’un très clair “it was nice meeting with you”.
Elle y est retournée l’année suivante – « It is lovely to see you » – et l’année d’après accompagnée de sa nièce : « It is terrific to see you and your niece is lovely »…
Comme dit Sarah, elle n’est pas personne à prendre un non pour une réponse, elle a donc usé de patience, de détermination respectueuse, de volonté, d’humour, et de fines stratégies pendant 6 ans – ! – avant d’ouvrir le show de Pierre Gonnor en tant que son agent exclusif aux USA en Décembre 2011.
J’aime cette histoire.

Merci Sarah.

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Sarah a découvre la photographie lors de ses études de peinture ou elle doit choisir une option en photographie. Elle choisit de suivre le cours de débutants de David Scheinbaum ou elle apprend à transformer une boite de céréales en appareil à sténopé. C’est au moment de sortir son premier tirage du développeur qu’elle comprend que sa vie est entrain de changer.
Elle décide alors de se spécialiser en photographie et obtient son diplôme. Pendant ses études elle travaille pour un collectionneur d’art, fait un stage en galerie et du travail de tirage argentique pour le photographe Joan Myers.
Elle travaille comme photographe pendant 4 ans. Alors qu’elle est à court d’inspiration, elle se découvre une passion pour des projets qu’elle monte avec d’autres artistes. Elle avoue sans complexe qu’elle avait à l’époque comme aujourd’hui un meilleur sens commercial que créatif. Elle décide donc de suivre son envie et s’installe à New York ou elle fait ses armes dans une grande galerie. Au bout d’un an, son ambition la chatouille et elle décide de rejoindre un collegue qui monte un département photo dans une galerie d’art contemporain. Ils travailleront ensemble dix ans avant d’accepter l’opportunité de racheter et gérer leur propre affaire. C’est en 2005, la galerie Hasted Hunt est née – “C’était incroyable, intimidant, terrifiant et excitant, tout à la fois” ajoute-telle.
En 2008, ils repèrent un superbe espace à louer sur la fameuse 24ème rue au cœur de Chelsea. Ils sont une jeune galerie mais se lancent dans le challenge de convaincre le propriétaire de leur faire confiance. Ils obtiennent l’espace en 2009 et Sarah décide de continuer l’aventure avec un collègue de longue date : Joe Krautler. La galerie Hasted Krautler est née.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Sarah se rappelle le soutien et l’enthousiasme du monde de la photo a l’ouverture de sa première galerie en 2005. Elle se souvient en particulier de son sentiment en voyant son nom sur la porte. Elle se souvient de s’être dit alors qu’elle vivait un rêve, son rêve. Elle dit que cette sensation revient tous les jours quand elle entre dans sa galerie.

Son pire souvenir de galeriste…
Sarah mentionne sa séparation professionnelle d’avec son ancien associé et ce qui en a été dit comme d’épisodes particulièrement tristes.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière dans sa vie…
Konstantina par Pierre Gonnord
Sarah dit de Constantine qu’elle parait forte et vulnérable à la fois – Sarah ajoute qu’elle n’a pas de thème à sa collection d’images mais qu’elle semble être régulièrement attirée par ces portraits de femmes en équilibre entre la sérénité et la tragédie.

Sur le mur de sa chambre…
Une peinture d’un moine entouré par un halo de lumière par Junsik Shin
Un portrait de sa soeur peint par sa mère
Une peinture d’étoiles par Adam Strauss
Dans le reste de l’appartement, il y a Woman looking at the beach par Richard Misrach, Empty car par Gregory Crewdson, Little girl crying par Helen Levitt, un des Topless Bridesmaid de 1966 par Lee Friedlander et un des Mr. Rogers (Encre) par Vik muniz.

Si elle était une artiste reconnue…
Cindy Sherman – Sacha parle bien sur de son incroyable carrière, mais aussi d’une personne forte sans être dure, agréable, féminine, d’une artiste sérieuse et vulnérable à la fois et d’une grande travailleuse.

Stéphanie de Rougé

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