Rechercher un article

Sandrine Arons, Frontières

Preview

La série Frontiers est une représentation visuelle de mon expérience multiculturelle, révélant un monde intérieur qui comprend différentes langues, religions et paysages culturels qui vivent en moi comme des souvenirs fragmentés en quête d’intégrité. Le fait d’avoir grandi entre la France et les Etats-Unis avec de frequents voyages internationaux a beaucoup influencé ma vision et ma compréhension du monde. Culturellement parlant, je suis française, américaine, algérienne; élevée parmi des juifs, des athées et des protestants baptistes du sud des Etats-Unis; mariée à un musulman et mère d’un fils qui portera toutes ces cultures en lui vers une nouvelle génération. Mon affiliation à plusieurs identités me donne souvent le sentiment d’être plutôt une observatrice de ma vie plutôt qu’une participante; révisant, éditant et fondant dans le paysage. Quand « chez soi » est simultanément partout et nulle part, on est condamné à une contemplation constante qui rend la réalité ambiguë et à une recherche constante de cohérence. Celle-ci devient une reconstruction instinctive de la mémoire à travers une fusion de temps et de l’espace.

Influencée par un cadre esthétique et théorique inspiré par mes lectures d’Hélène Cixous et d’Anaïs Nin ainsi que ma fascination d’enfance pour les peintures de René Magritte, ces photos placent un doute sur l’objet aperçu, les rendant poétiques mais troublantes, indéfinissables et insaisissables. Il y a, cachée dans notre monde, une multitude d’univers possibles qui ne peuvent pas être aperçus sans un travail de déconstruction. De cette façon, ces images, dont l’apparence évoque le journal intime, tentent de déconstruire le vocabulaire visuel dans lequel nous nous sentons le plus à l’aise. L’imagerie est texte dans le sens que nous tentons de définir tout ce que nous apercevons en mots. Quand nous voyageons entre différentes cultures et divers paysages, ces définitions ne répondent pas toujours aux idées préconçues qu’on pourrait en avoir et nous devons chercher un moyen de décrire l’indescriptible. Ma comprehension de ces cultures d’autrui est le résultat d’un travail itératif de deconstruction de ces paysages culturels et topographiques prédéfinis, poussé jusqu’à la reinvention complete de ma propre vision. Ce travail crée un doute sur la nature de ce que l’on voit et nous invite à nous demander si une autre vision du monde, différente de celle que nos sociétés ont fabriquée, est envisageable.

 

www.sandrinearons.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android