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Russie –Georgy Pervov

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Né en 1972 à Moscou, Georgy Pervov est l’un des artistes les plus singuliers de la nouvelle vague russe. À 12 ans, il éprouve son premier choc esthétique devant une toile de Vassili Perov, figure du mouvement réaliste de la fin du xixe siècle. Il dessinera et peindra désormais tous les jours. Après des études aux Beaux-Arts – où il se consacre principalement à la joaillerie –, il se dit tour à tour héritier de la peinture réaliste, du réalisme socialiste, du surréalisme, du conceptualisme et du néo-expressionnisme moscovite. Au milieu des années 1980, alors que l’urss de Gorbatchev prône la transparence et la reconstruction, Georgy Pervov décide de renouveler ses moyens d’expression.

C’est en 1995, au cours d’une résidence à l’école d’art F + F de Zurich, en Suisse, qu’il découvre les possibilités créatives de la photographie. Il achète alors l’appareil 35 mm dont il ne se séparera plus. « De 2001 à 2009, j’ai sillonné Moscou de long en large, et fait le tour de chaque bâtiment deux fois. Et maintenant, je refais le tour… Ces sont les rues, les cours d’immeubles, les marchés, les terrains vagues, les visages des gens qui m’enseignent l’art et la vie.»

Imaginez un envoyé spécial permanent dans sa ville : doté d’un sens aigu de l’absurde, réceptif aux tensions latentes de la vie urbaine, Georgy Pervov raconte des histoires de la vie quotidienne, qu’il relate à travers des compositions habitées et une palette de couleurs très personnelle. Il parvient toujours à trouver des angles insolites, des situations inédites. Son regard, qui oscille entre distanciation et émotion, lui permet d’approcher au plus près la complexité des rapports humains. De cette démarche à la fois sociologique, anthropologique, esthétique et métaphysique, il a fait un concept : le « réalisme photographique » ou « totalréalisme ». Et s’il se dit influencé par le philosophe Nicolas Berdiaev, le cinéaste Andreï Tarkovski, le peintre américain Andrew Wyeth et le photographe américain Jeff Mermelstein, Georgy Pervov s’inscrit d’abord profondément dans la culture russe, dans cette disposition d’esprit que son compatriote Dostoïevski appelait « la fraternité universelle ».

Anna Shpakova, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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