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Prix: Photographie documentaire pour la Paix « Juan Antonio Serrano »

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Le prix de photojournalisme pour la Paix est né il y a deux ans en Équateur, dans le but de promouvoir une culture libre de violence, de réveiller une conscience de paix sociale et de revendiquer le droit à la liberté d’expression. Il est aussi un hommage à Juan Antonio Serrano, jeune photographe équatorien assassiné en 2012 à son domicile, sans doute pour des motifs politiques. Il se veut enfin un soutien au travail des photojournalistes équatoriens, confrontés à des conditions de travail parfois précaires. Le collectif de photographes « Paradocs » s’est associé à la famille de Juan Antonio pour que naisse ce projet.

Photographes équatoriens et résidents sont invités chaque année à présenter leur travail dans l’une des deux catégories existantes : professionnels ou étudiants. Une bourse est accordée aux primés pour leur permettre de poursuivre leur projet photographique, ainsi qu’une somme d’argent (5.000 USD) qui doit leur permettre d’exposer et de publier leurs travaux.
Cette année, pour sa troisième édition, un jury international a été convoqué, avec Claudí Carreras (Espagnol, commissaire d’expositions, éditeur et médiateur culturel pour l’Amérique Latine) et Stephen Ferry (Photographe américain, professeur à International Center Photography à New York, auteur du livre « Violentology »). Le public a aussi pu participer au palmarès, pour la première fois.

En parallèle, pendant une semaine, des activités ont été organisées dans trois des villes principales du pays, Quito, Cuenca et Guayaquil : conférences magistrales, workshops pour des jeunes photographes, expositions et échanges entre photographes et public.

Au Centre d’Art Contemporain de Quito, ancien hôpital transformé en espace culturel, a eu lieu la cérémonie de clôture le 22 avril dernier. Parmi les 37 projets photographiques et de façon unanime, le jury a choisi pour la catégorie professionnelle le travail de Santiago Arcos, (Guayaquil, 1991). Son projet « La Orilla de un desalojo » (Le rivage d’une expulsion) le jury mentionne : « le projet génère une atmosphère et propose une continuité, considère une réalité qu’il faut  montrer avec une grande responsabilité. Le projet a un grand potentiel et peut être l’opportunité de créer un projet solide de grand force et cohérence photographique ».

Les images de Santiago nous racontent l’histoire tragique des expulsions de 157 familles organisées en cinq coopératives (dont 40 familles ont été déjà expulsées) alors qu’elles occupaient des terrains abandonnés depuis environ 20 ans sur une île appelée Trinitaria, reliée par un pont à la ville de Guayaquil. La mairie veut récupérer cet espace pour aménager un quai avec terrains sportifs et des jeux pour les enfants. La première partie de son travail a été primée, celle qui concerne l’expulsion du 27 mars 2015. La destruction des maisons ne s’est accompagnée d’aucun plan de relogement, les familles furent abandonnées sous la pluie, flagrante violation des droits humains pourtant inscrits dans la constitution équatorienne. Les medias se sont réveillés depuis, et un débat public a commencé pour trouver d’autres solutions en faveur de ces familles.

Santiago s’engage à suivre les évènements, conscient du privilège d’avoir un appareil photo dans ses mains et donc d’être un observateur engagé.

Dans la catégorie étudiant, le travail photographique de Carmen Santillàn (Quito, 1993)   « Soy Homosexual » (Je suis homosexuel), a été légitimement récompensé par le premier prix puisque le jury considère que: « son projet révèle un bon concept et elle le travaille d’une façon original ».

L’histoire de Carmen, qui a fait le choix de se déclarer ouvertement homosexuelle, a été à l’origine de sa volonté d’enregistrer d’autres témoignages de  discrimination homophobe. Des portraits en pied situés dans des lieux clés de leur vie sont le scénario pour raconter des histoires de rejet par la société souvent par la famille même, mais aussi pour réaffirmer à travers l’image et un texte un choix de vie.

Nous souhaitons une longue vie au Prix du photojournalisme pour la Paix « Jose Antonio Serrano », des évènements comme celui-ci sont un des moyens de faire vivre la photographie et de garder la mémoire d’un pays.

http://www.fotoperiodismoporlapaz.com

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