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Planches Contact, festival de Deauville : Introduction

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Planches Contact, le festival photographique de Deauville s’est ouvert le weekend dernier. Nous lui consacrons cette journée. C’est sa directrice Laura Serani qui nous le présente !

Les particularités de Planches Contact sont les résidences à la base des expositions présentées pendant le festival, le travail sur le territoire et les installations en plein air, trois facteurs développés davantage chaque année. Le festival se construit presque en direct, dans les mois qui précédent son déroulement, avec des photographes invités et des photographes émergents, sélectionnés par un jury présidé par Sarah Moon.

Au programme de cette 11é édition :

Lorenzo Castore, Philippe Chancel, Mathias Depardon, Todd Hido, Evangelia Kranioti, les Riverboom, Martin Parr, Nikos Aliagas, Clara Chichin, Nadine Jestin, Manon Renier et Hugo Weber dans la section Tremplin Jeunes Talents, et avec la fondation photo4food, Charlotte Bovy, Thomas Dhellemmes, Letizia Le Fur et Anaïs Tondeur.

2020 Année chaotique et bissextile, commencée avec une éclipse lunaire et l’apparition de ce mystérieux virus qui devait en quelques mois bloquer presque entièrement la planète. Période difficile, marquée par des pertes et des craintes. Situation inédite qui a obligé beaucoup de monde à se dépasser afin de faire face aux émergences, qui a paralysé l’économie avec des conséquences encore incalculables, amplifié les inégalités sociales… Mais qui a aussi éveillé le sens de responsabilité et banni une certaine insouciance, soudainement déplacée ou carrément dangereuse.

À l’instar de beaucoup d’autres, les secteurs de l’art et du spectacle, déjà fragiles en temps normaux, ont été violemment touchés. Beaucoup de festivals ont été annulés. Dans les meilleurs des cas on a pu et dû faire preuve d’imagination en sorte de surfer sur la crise et de trouver des modalités et des supports de diffusion nouveaux. Les réseaux sociaux sont devenus la scène où de nombreux artistes ont partagé réflexions et productions, nées « à la maison » ou dans des villes désertes.

Planches Contact a pu être confirmé, grâce à sa période habituelle de programmation, l’automne, et à l’engagement de la Ville, de Philippe Augier et de ses équipes, sensibles à l’importance de son maintien, autant pour les artistes que pour Deauville et ses habitants. Cette année il était doublement important qu’un festival comme celui de Deauville, construit sur le principe des commandes, des résidences et des prix – désormais sources de revenus pour les photographes, en complément d’autres devenues plus incertaines – puisse continuer à jouer son rôle et soutenir la création et la production. Et finalement, malgré tout, Planches Contact a continué de grandir: avec au programme quinze photographes et les Riverboom, tous travaillant aussi au-delà de Deauville, sur la Normandie. Et en investissant de nouveaux lieux, avec des installations imaginées avec Werner Jeker et réalisées avec le soutien de nos partenaires fidèles, tels BS2i et, depuis cette édition, Initial Labo, qui nous ont aidé à multiplier le nombre des expositions en grand format et en plein air.

Les résidences de Planches Contact ont commencé en février avec quatre des cinq photographes de la section Tremplin – Ousmane Goïta étant bloqué à Bamako – et avec Todd Hido, reparti à San Francisco juste avant le lock down. Suspendues deux mois par le confinement, elles ont repris le 21 mai, dans un climat un peu surréaliste. Cette atmosphère particulière et le glissement vers la saison estivale ont donné un ton spécial aux séjours, aux programmes et aussi aux sujets traités par les photographes. Témoins involontaires d’une situation inédite, leurs travaux ont été, directement ou indirectement, influencés par le contexte, marqué d’abord par les villes et les plages désertés, puis par l’envie, propre à la phase de déconfinement, d’échanges, de contacts, de retour à la vie d’avant, de liberté et de rapprochements.

Le fait de se retrouver ensemble après deux mois d’isolement, en pratiquant les mesures de distanciation dans la grande maison mise à la disposition des résidences, tout en échangeant – plus que d’habitude – projets, expériences et réflexions, a donné un ton singulier et inattendu à cette édition. Et plus que jamais, « la commande » de Deauville a amené les photographes à se confronter, sur un terrain nouveau, à des thématiques différentes de leurs préoccupations habituelles mais, en fin de compte, souvent dans la continuité de leurs travaux, telle l’amorce d’un nouveau chapitre.

Autant que le permet la crise sanitaire, les expositions – dans leur majorité en plein air et adaptées au contexte actuel – sont accompagnées d’un riche programme – workshops, master class, lectures de portfolios, ateliers pédagogiques pour enfants, projections – qui fait du festival un rendez-vous pour les professionnels, mais aussi un événement à destination de tous les publics.

Une libraire éphémère confiée à Initial Labo, s’installera à la Maison du festival pendant le week end inaugurale et propose des signatures de livres avec les photographes à l’affiche.

Un grand merci aux photographes, aux galeries, aux institutions et aux partenaires privés, aux équipes de la mairie et du festival qui nous ont suivis dans cette aven- ture si singulière. Une pensée amicale aux artistes et aux organisateurs qui ont vu leurs projets annulés cette année et que nous attendons et espérons retrouver à Deauville, bien conscients de la chance que nous avons.

Laura Serani Directrice du festival de Deauville Planches Contact

 

 

Planches Contact, festival de Deauville

jusqu’au 3 janvier

https://planchescontact.fr/fr

Instagram : @festivalplanchescontact

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