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Photomontage soviétique des années 1920-1930

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Le photomontage soviétique des années 1920-1930, à la galerie Nailya Alexander à New York, présente des collages et des photomontages par des artistes connus faisant partie de l’avant-garde soviétique post-révolutionnaire : Petr Galadzhev, Gustav Klutsis, Alexandre Rodchenko, Varvara Stepanova, Solomon Telingater, Alexei Ushin, Konstantin Vialov et Alexander Zhitomirsky. Travaillant dans les domaines de l’illustration, de la typographie, du livre, de l’affiche et du design textile, ces artistes ont été les premiers à se servir de ces outils narratifs et de ce nouveau langage graphique qui de nos jours influence encore la culture visuelle.

Dans son essai de 1928 Photomontage, Stepanova, l’une des meilleures artistes constructivistes de l’époque, et la femme d’Alexandre Rodchenko, écrivait : « En photographie – plus que dans d’autres formes de communication – les images doivent transmettre les phénomènes du monde extérieur. Et c’est une responsabilité considérable pour l’artiste. Les périodiques, les journaux, les illustrations de livres, les affiches et tous les autres types de publicité posent à l’artiste un problème urgent : trouver une façon d’enregistrer le sujet en termes documentaires. Un design bâclé ne peut pas relever ce défi, ce besoin de vérité documentaire… Et ainsi naquit le photomontage. Le photomontage – c’est-à-dire l’assemblage et la combinaison d’éléments expressifs tires de photographies individuelles. »

Stepanova et ses contemporains ont découvert de nouvelles façons de condenser l’espace, le temps et l’information dans des images uniques, où réalisme et abstraction, culture raffinée ou populaire et récits multiples sont mélangés et combinés comme jamais. Les innovations dans l’art graphique se sont développées de paire avec la montée de l’industrie cinématographique en URSS, pour laquelle les artistes ont créé des travaux novateurs dans le domaine de l’affiche et de la publicité, et avec l’utilisation du montage au cinéma. Les artistes ont été inspirés par les techniques de cinéastes comme Sergei Eisenstein, dont le film Le cuirassé Potemkine (1925) a montré comment la juxtaposition d’images non séquentielles peut server à influencer les émotions et les idées des spectateurs. Cette révolution du style et de l’esthétique a été facilitée par le progrès dans le domaine des moyens mécaniques de reproduction, comme l’impression photographique et la lithographie, et par la circulation et la distribution de plus en plus vaste des publications des médias de masse.

A l’instar des mouvements contemporains aux Etats-Unis et en Europe – par exemple, les Années folles et l’essor de l’Allemagne de Weimar – l’âge d’or du photomontage soviétique a pris fin avec l’avènement de la Seconde Guerre mondiale et le renforcement du contrôle de l’Etat sur les institutions sociales et culturelles. En 1934, le Premier Congrès des Ecrivains Soviétiques a déclaré que le réalisme socialiste était le style officiel de la culture soviétique. Quatre ans plus tard, Klutsis, le père du photomontage soviétique, était arrêté et exécuté sur l’ordre de Staline. D’autres allaient périr pendant la guerre, comme Alexei Ushin, qui mourut de faim pendant le siège de Leningrad.

Le photomontage soviétique des années 1920-1930 coïncide avec le centenaire de la Révolution russe, ainsi que les expositions A Revolutionary Impulse: The Rise of the Russian Avant-Garde au Musée d’art moderne de New York (3 décembre 2016-12 mars 2017) et Humanism + Dynamite = The Soviet Photomontages of Aleksandr Zhitomirsky à l’Art Institute de Chicago (jusqu’au 10 janvier 2017).

Photomontage soviétique des années 1920-1930
Jusqu’au 14 janvier 2017
Galerie Nailya Alexander
41 E 57th St, suite 704
New York, NY 10022
Etats-Unis

http://www.nailyaalexandergallery.com

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