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Paris Photo LA 2015 : Journal de Valerie-Anne Giscard d’Estaing

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Paris Photo LA ne ressemble à aucune autre Foire

Entre le soleil, les palmiers de Californie et le New York Backlot de la Paramount, on ne sait plus très bien où on est. Pas de costumes, pas de cravates, pas de stilettos pour le vernissage. VIPs et collectionneurs déambulent dans les allées en plein air, boivent du Ruinard dans des gobelets en plastiques et se posent sur des chaises de bistrots devant les Food-trucks. Thomas Von Lintel (Galerie Von Lintel, Los Angeles) me signale le passage de Drew Barrymore et Jamie Lee Curtis sur son stand. Pas de paparazzi, pas de bodyguards, décontraction et convivialité.

Le choix présenté par les galeries est aussi éclectique. On retrouve (essentiellement dans les Stagesound 31 et 32 transformées en halls d’exposition) un certain nombre des grandes galeries qui suivent la Foire depuis l’origine (Catherine Edelman, Hamiltons, M+B, Robert Morat, etc). Nouveauté en 2015 : un hall complet est réservé aux galeries émergentes. D’ailleurs Los Angeles est essentiellement représentée par de très jeunes galeries. Globalement, une sélection très internationale, plutôt axée sur l’Europe du Nord. L’Asie est à peu près absente.

Côté photos, pas de découvertes majeures mais le plaisir de retrouver un certain nombre d’artistes. La palme du plus beau stand revient incontestablement et comme toujours à Tim Jefferies (Hamiltons, Londres) avec des tirages de Guido Mocafico magnifiquement éclairés. J’ai un faible pour les vidéos de Gregory Scott qui joue avec les codes de Magritte (Catherine Edelman, Chicago). Grimm (Amsterdam) propose quelques très beaux tirages de Désirée Dolron dans un petit espace intimiste un peu isolé. Chez Martin Asbaek (Copenhague), deux grands formats de Ebbe Strup Wittrup.

Curieusement, au milieu de toutes ces œuvres contemporaines, une surprise : les Archives Arnold présentées dans la section CALIFORNIA UNEDITED ! Le Commissaire Anthony Lepore a choisi des portraits d’une qualité technique impressionnante. Et surtout des images qui dégagent une émotion très forte. Des visages, des regards marqués par la souffrance mais emplis d’une détermination totale. Des pionniers qui avaient tout quitté, traversé les océans et les déserts pour fonder ce qui allait devenir l’usine à rêves du monde, la Californie.

Conversation avec Florence Bourgeois et Christoph Wiesner

Le lendemain du vernissage j’ai pu recueillir les premières impressions du nouveau duo directorial autour d’un verre de cranberry dans l’espace VIP.

Il était clair que Florence Bourgeois et Christoph Wiesner ne pourraient complètement imprimer leur marque à cette édition lorsqu’ils ont pris les rênes de l’organisation en début d’année. Dans l’urgence, ils ont concentré leurs efforts sur quelques points.

Tout d’abord offrir un espace aux galeries émergentes (moins de six ans d’existence). C’est ainsi que le Hall 14 leur a été réservé. FB et CW ont imaginé une scénographie beaucoup plus fluide que dans les Halls traditionnels, avec des stands ouverts, des espaces variés et communiquants, de manière à créer une circulation entre les galeries. Les premières réactions ont été très positives. En toute logique, les œuvres des finalistes du prix Introducing (soutenu par JP Morgan) sont également exposées dans ce Hall. Les candidats faisaient partie d’écoles et d’universités ainsi associées au Salon. Le lauréat est CJ Heylinger de UCLA pour sa série Hell Mirage, 2015.

Autre axe de travail, ancrer le Salon dans la ville. Introducing est un premier pas en ce sens de même que le partenariat avec l’agence de talents UTA.

Sans vouloir dévoiler leurs projets pour l’avenir, les directeurs de la Foire souhaitent poursuivre les actions entreprises cette année, comme les Conversations qui ont pour objet de rapprocher le monde de l’image animée (n’oublions pas que le nom du Salon est « the international art fair for photography and moving image ») de celui de la photographie. Ainsi les projections sont animées par des artistes plasticiens comme Allen Ruppersberg et Hirsch Perlman.

Il est trop tôt pour faire un bilan de cette édition qui semble avoir amorcé un tournant par rapport à l’année dernière mais l’optimisme est de mise.

Jeunes et moins jeunes galeries

Je ne connaissais aucune des galeries réunies dans le Hall 14. Pourtant Clémentine de la Féronnière est installée dans l’Ile-Saint-Louis, à quelques pas de ma galerie ! Elle poursuit un travail de fond avec quelques artistes orientée vers la publication d’un livre. Un livre et donc une exposition par an. Les tirages de Pierre-Elie de Pibrac ont accroché l’œil des Los Angelitos. Il y en avait d’ailleurs également un en plus grand format sur le stand de Art Lexing (Miami). Très regardées aussi, les photographies architecturales de l’Australien Tom Evangelidis (Black Eye, Darlinghurst, Australie).

Un dernier petit tour sur la Stages 31 pour revoir les arbres du Danois Jacob Gils (In the Gallery, Copenhague) et sur le New York Backlot chez Christophe Gaillard pour les tulipes de Ungee. J’avoue d’ailleurs que je m’étais laissée berner par une des fausses biographies de ce photographes qui s’ingénie à brouiller les pistes sur internet. J’étais persuadée qu’il s’agissant d’un artiste américain décédé depuis une vingtaine d’années. Pas du tout, il est bien vivant… et il semble qu’il soit Français. Toujours est-il que ses montages de polaroids de tulipes et les très beaux tirages de la série Flammes ont attiré l’attention.

Sur le chemin, un petit détour par les deux galeries de la jeune génération Taschen : les Rolling Stones chez Taschen Gallery (Charlotte) et Jamel Shabazz chez Hardhitta (Bene junior).

Soirée au Château Marmont

Parmi les festivités, la plus glamour était sans doute le dîner organisé au Château Marmont par Lady Monica Bacardi et David Swaelens-Kane autour du numéro spécial Los Angeles de Photo magazine. Désirée Dolron me parle de sa dernière série exposée sur le stand Grimm. Toutes les prises de vues ont été faites dans un seul lieu, une grande maison inhabitée. Pas ou très peu d’éclairages. Un appareil des années 30 et donc bien sûr du film. C’est ensuite que les images sont retravaillées pixel par pixel pour arriver à cet aspect irréel. Pendant le dîner, Ellen van Unwerth rit à gorge déployée aux plaisanteries de David Fahey et pose volontiers avec la ravissante Ewa et le milliardaire James Goldstein. Les derniers invités ont dansé jusqu’à l’aube.

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