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Paris : Clemenceau, Le Tigre et l’Asie

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Jusqu’en juin prochain, le Musée national des arts asiatiques Guimet nous propose de (re)découvrir Georges Clemenceau (né en 1841 à Mouilleron-en-Pareds, mort en 1929 à Paris) à travers une exposition étonnante. Clemenceau, le Tigre et l’Asie retrace la vie d’un homme exemplaire à travers ouvrages d’époque, photographies originales, arts décoratifs et peintures.

Il faut « vivre comme si on ne devait jamais mourir. » Telle était la devise de cette grande figure politique surnommée « le Tigre » ou « le Tombeur de ministère ». Vivre au temps de l’expansion coloniale sous couvert de « mission civilisatrice » devait être presque une torture pour Clemenceau. Promoteur du dialogue des cultures et profondément humaniste, il affiche ouvertement son anticolonialisme avec le discours prononcé devant la Chambre des députés le 31 juillet 1885 pour s’opposer à la politique française au Tonkin et en Chine. « {…} Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! {…} Avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l’Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d’art dont nous voyons encore aujourd’hui les magnifiques vestiges ! Race inférieure, les Chinois ? Avec cette civilisation dont les origines sont inconnues. Inférieur Confucius ? {…} »

Avant toute chose, cette exposition permet de découvrir une facette méconnue de Clemenceau : le lettré, l’homme éperdument amoureux de l’Asie, passion ardente qui l’amène à collectionner quelques 800 objets. Cette collection de taille est malheureusement en partie dispersée en 1894, lorsqu’il dû se résoudre à la vendre aux enchères après avoir perdu les élections législatives.

Lorsqu’il se retire de la vie politique dans les années 1920, Clemenceau entreprend un unique voyage en Asie. Il traverse Ceylan, la Birmanie, la Malaisie et Singapour, et ramène quantité de photographies et d’objets de curiosité. Sa collection personnelle reflète bien évidemment un goût personnel mais s’inscrit également dans une mouvance de l’époque : celle du japonisme, terme inventé par le critique d’art Philippe Burty (1830-1890) et qui désignait selon lui un nouveau domaine d’étude englobant les arts décoratifs arborant des motifs japonais. En effet une grande partie de la collection de Clemenceau était constituée d’objets japonais de toute sorte : théière, boîte à encens, netsuke (petite sculpture servant à maintenir la poche externe accrochée à la ceinture d’un kimono) ou encore estampes de Katsushika Hokusai et autres artistes déjà prisés à l’époque.

Ses photographies quant à elles donnent à voir les trophées de chasses aux tigres, les transports de fortune en palanquin, ou encore les rencontres avec l’architecture monumentale asiatique. D’autres clichés montrent son retour en France, dont l’un capture la magie d’un moment de contemplation où Clemenceau et ses proches, les têtes levées au ciel, admirent le mouvement ondoyant des cerfs-volants japonais (koinobori) en forme de poisson.

Cette exposition ravira à la fois les amoureux d’histoire politique et d’art asiatique. L’événement a d’ailleurs reçu le « label Centenaire » de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale et fait partie du programme officiel commémoratif de l’État.

EXPOSITION
Clemenceau, le Tigre et l’Asie
Jusqu’au 16 juin 2014
Musée national des arts asiatiques Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
France
Tél : +33 1 56 52 53 00
[email protected]

http://www.guimet.fr

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