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Pablo Ernesto Piovano : Mapuches. Kuifi Aukiñ Ñi Trepetun – The Awakening Of Ancient Voices

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Dès ses 18 ans, Pablo Ernesto Piovano travaille comme photographe documentaire. Il collabore avec des médias internationaux tels que Geo, Stern, Liberation, L’Express, Bloomberg.

La Couronne d’Espagne trouva un obstacle insoupçonné dans sa colonisation de l’Amérique : le peuple Mapuche. Contrairement aux Incas, qui avaient un pouvoir centralisé, les communautés Mapuche étaient autonomes. Dans ce qui est aujourd’hui l’Argentine et le Chili, ils ont résisté et combattu pendant près de trois siècles. L’aptitude guerrière des Mapuches était telle qu’elle a obligé la Couronne espagnole à signer des accords et à reconnaître leurs territoires. Quelques décennies après la création des États chilien et argentin, des campagnes militaires ont été déclenchées entre 1860 et 1885, considérées par le peuple mapuche comme la deuxième invasion et nommées à tort « Pacification de l’Araucanie » et « Conquête du désert ». Avec chacune leurs spécificités, toutes deux ont déclenché le génocide ethnique le plus sanglant de la région. Du côté argentin (Puelmapu), le gros de la population d’origine fut tué, violé, emprisonné, réduit en esclavage ou marginalisé dans des zones éloignées et pauvres. Tous les machis, autorités religieuses et spirituelles, furent assassinés et la vie sociale de leurs communautés détruite. Du côté chilien (Gulumapu), on trouve ue situation militaire similaire. À la différence près qu’il y avait plus de communautés, le nombre de survivants fut donc plus important. Certains d’entre eux, autorités ancestrales, furent dépouillés de leurs terres, qui passèrent aux mains de propriétaires terriens, de militaires et, par la suite, de colons européens appelés à « civiliser » la nation…

L’histoire officielle argentine et chilienne a tenté pendant des années de cacher ce qui, en partie, s’est répété pendant les dernières dictatures militaires : la tentative de reprise des territoires, entamée dans les années 60, a été écrasée par la violence et la mort. Cependant, au cours des vingt dernières années, différentes communautés ont entamé de nouveaux processus de récupération qui ne se limitent pas seulement au territoire, mais aussi aux coutumes, à la spiritualité, à la langue et à l’histoire qui ont été emportées par les armées victorieuses. À présent les Mapuches, une des populations autochtones les plus importantes au monde, sont à l’origine d’un soulèvement sans précédent : leurs communautés, tout en partageant la revendication de leur identité culturelle, restent autonomes les unes des autres, et sont nombreuses à diriger les fortes mobilisations du Ñuke Mapu (Pachamama), s’opposant aux divers projets d’extraction : forestiers, miniers, hydroélectriques, pétroliers. En raison des investissements préjudiciables des multinationales et entreprises millionnaires, l’Argentine et le Chili mènent une nouvelle croisade contre le peuple Mapuche, marquée d’assassinats et d’une persécution systématique par la Justice, les forces de l’État et les médias. Les tensions et la violence sont quotidiennes, avec des prisons emplies de prisonniers politiques mapuches, et de nombreux autres en fuite pour éviter de tomber sous l’emprise d’une Justice à laquelle ils ne croient pas. Les violations des droits de l’homme sont à l’ordre du jour, les victimes étant souvent des enfants mapuches. Pendant ce temps, le monde regarde ailleurs.

 

commissaire

Nicolas HAVETTE

 

Ce travail a pu être réalisé grâce au prix du public de la bourse GEO GREENPEACE

 

Pablo Ernesto Piovano : Mapuches. Kuifi Aukiñ Ñi Trepetun – The Awakening Of Ancient Voices

Jusqu’au 5 septembre 2020

du mardi au samedi de 12h à 19h

Fondation Manuel Rivera-Ortiz

Pour la Photographie et le Film Documentaires

18 Rue de la Calade, Arles

www.mrofoundation.org

www.arles-contemporain.com

www.pablopiovano.com

 

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