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Nippon-ismes :–8 maîtres japonais

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La galerie Da-End, propose l’exposition Nippon-ismes qui réunit huit photographes japonais de différentes générations et dont les oeuvres interrogent la culture et l’identité contemporaine nippone par le biais du reportage ou d’une approche plasticienne du médium.
Le thème de la ville japonaise, du milieu urbain et de son extension tentaculaire dans le paysage constitue l’un des fils conducteurs de l’exposition qui relie les artistes Daido Moriyama (né en 1938), Toshio Shibata (né en 1949) et Kyochi Tsuzuki (né en 1956). Véritable légende vivante et fondateur du groupe « Provoke » qui a révolutionné le langage photographique dans les années 1960 avec une esthétique résumée par la formule lapidaire « Du gros grain ! Du tremblé ! Du flou ! », Daido Moriyama s’intéresse au milieu urbain tokyoïte et plus spécifiquement à Shinjuku, quartier dans lequel il vit depuis plus de 40 ans et dont la galerie montre quelques tirages de la série qui sont à l’origine du livre « Shinjuku 19XX-20XX » : images noir et blanc presque incandescentes des ruelles labyrinthiques de ce quartier « chaud » de Tokyo et des existences marginales qu’elles abritent.
Prenant conscience de l’urbanisation croissante du Japon et de ses effets irréversibles sur l’environnement, Toshio Shibata entreprend depuis les années 1980 de photographier les paysages ruraux et urbains : il révèle la beauté sculpturale des barrages et autres constructions publiques anonymes dans le paysage magnifié par le travail de la couleur dont la galerie montre des tirages réalisés au Japon en 2010.
Journaliste de formation, Kyochi Tsuzuki, photographie à la manière de paysage les intérieurs des classes urbaines. Celui-ci décrypte l’aliénation d’une jeunesse désenchantée dans le consumérisme ou bien la misère sexuelle des soshoku danshi (« herbivores » – ceux qui pratiquent l’abstinence) s’adonnant aux concours de poupées gonflables évoqués dans la série « Saeborg » (2012).
Les questions de l’identité, du corps et de la sexualité, thèmes privilégiés de la photographie japonaise, rassemblent un second groupe d’artistes. Ken Kitano (né en 1968) superpose au sein d’une même image les portraits de tous les membres d’un groupe donné, chanteuses de Kouta (chants des Geishas qui s’accompagnent au shamisen), danseurs de Bakke, Geishas et Maikos (apprentis Geishas), et cherche à dégager les contours de ce qui fait l’individualité du « moi ». Satoshi Saikusa (né en 1959), photographe de mode connu, revisite le mythe de la Geisha, « personne d’arts ou femme qui excelle dans le métier de l’art » selon l’interprétation japonaise, dans une série consacrée aux femmes artistes nippones avec notamment les portraits de Yayoi Kusama, Matsui Fuyuko ou encore celui de Mariko Mori, icône cybernétique de l’art contemporain représentée portant le kimono traditionnel. Kimiko Yoshida (née en 1963) conjure « la servitude ancestrale du mariage arrangé et le destin humilié des femmes japonaises » par le biais d’autoportraits quasi monochromes dans lesquels l’artiste se met en scène en « Mariée célibataire » et décline de multiples identités : la mariée au thé vert, la mariée Pokémon…
Ancienne assistante de Noboyushi Araki, Sakiko Nomura (née en 1957) nous livre sa propre version de l’intime avec sa série « Himitsu », portraits empreints de douceur d’enfants nus placés dans un clair-obscur qui révèle la fragilité tendre et mélancolique du sujet photographié.
Guillaume Piens

Nippon-ismes
Takehiro Iikawa, Ken Kitano,Daido Moriyama, Sakiko Nomura, Toshio Shibata, Satoshi Saikusa, Kyoichi Tsuzuki, Kimiko Yoshida
Du 10 novembre au 28 décembre 2012
Galerie Da-End
17 rue Guénégaud
75006 Paris
France

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