Rechercher un article

Nigeria –Andrew Esiebo

Preview

Né en 1978, Andrew Esiebo vit et travaille à Ibadan. Il est l’un des membres fondateurs du collectif de photojournalistes nigérians Black Box. Bien qu’émergente dans son pays, la photographie y est encore peu enseignée dans les écoles. Andrew Esiebo se forme avec un premier appareil, offert en 2000, en photographiant les jeunes de sa génération, la vie nocturne, le football, le renouveau de la ferveur religieuse, l’essor urbain, les traditions culturelles du Nigeria.

La réponse enthousiaste à son travail lui ouvre les portes de résidences à l’étranger et le conduit à étendre son champ d’investigation. Ainsi, lorsqu’il obtient en 2007 de l’Institut français un Visa pour la création, Andrew Esiebo entreprend-il de documenter le quotidien d’un homosexuel camerounais à Paris. Cette série pose les jalons d’une approche caractéristique de son œuvre : confronter les tabous et injustices qui minent les sociétés africaines – au sein desquelles sexualité ou féminisme, par exemple, ne sont guère abordés – et dénoncer sans choquer. Cette même réserve se lit dans un travail consacré à la communauté nigériane à Londres. Andrew Esiebo prend son temps : l’intimité d’un vécu ou la dure épreuve de l’immigration ne se révèlent à travers le prisme de la photographie que dans un rapport de confiance.

La photographie le fait « penser global et agir local », dit-il. Alter Gogo propose un regard décalé sur le phénomène planétaire que fut la Coupe du monde de football 2010, en Afrique du Sud. Dans le bidonville d’Orange Farm, aux environs de Johannesburg, Andrew Esiebo a rencontré les Gogo Getters, une équipe constituée uniquement de grands-mères. Des portraits présentés en diptyques figurent chaque vieille dame, d’un côté dans son intérieur, généralement entourée de ses petits-enfants, de l’autre en tenue de footballeuse, sur le terrain. Avec cette série, Andrew Esiebo prend à contre-pied l’image que donnent les médias du troisième âge en Afrique et bouscule le cliché du football, sport populaire pratiqué par les hommes et les jeunes. Ce faisant, il restitue à ces femmes leur place dans l’espace visuel et social sud-africain.

Christine Eyene, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android