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Miss Rosen :–Book Review #42

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La meilleure circonstance pour étudier un artiste, c’est au moment où il juge de son propre travail. Le chef d’œuvre n’est qu’un exemplaire parmi une série d’essais. C’est celui qui a saisi l’attention de l’artiste et s’est imposé à lui. Il est intéressant d’étudier un artiste à même ses carnets de note, le journal secret d’un esprit qui synthétise des idées et des expériences pour mettre au point de nouveaux travaux. « D’une certaine manière, le sketchbook d’un artiste est un collage, un livre d’apprentissage, et un mélange de mots et d’images à la fois choisis et rejetés », écrit Ross Bleckner dans l’introduction de My Life in the New York Times (Allworth Press), et c’est ici, dans ce livre de poche, qu’on nous offre un aperçu sur un artiste connu en premier lieu pour ses peintures.
Pourtant, ce n’est pas de peinture que nous parle ce livre ; il traite d’idées, d’inspirations, de causes qui cherchent leurs effets et d’effets qui se traduisent en termes d’idées qui deviennent par la suite des travaux artistiques. My Life in the New York Times est une incursion dans l’esprit d’un artiste qui s’ouvre à nous en partageant un assemblage désordonné de bribes, de mots et d’images qui sont consommés, utilisés, puis abandonnés comme, disons, les nouvelles d’hier. Mais les nouvelles d’hier nous apprennent comment nous en sommes arrivés au monde d’aujourd’hui, tout comme les carnets d’un artiste nous révèlent les étapes arpentées jusqu’à l’œuvre finale.
Chaque page de ce livre est une photographie. Chaque page a été soigneusement conçue, avec des collages de textes et d’images réunies par affinité, des notes, des dessins, et d’autres productions issues des carnets de l’artiste. Chaque page est photographiée pour augmenter l’effet réaliste ; chaque page a une qualité tactile impressionnante, rendue possible par la photographie. Que ce soit les empreintes de Bleckner emprisonnées sous des morceaux de scotch, ou des notes manuscrites qui noircissent une page, la photographie nous donne la sensation de pouvoir lire des passages effectivement tirés des carnets de Bleckner, et de gagner ainsi un accès inattendu à son cœur et à son esprit.
Les pages de My Life in the New York Times ont été choisies pour leurs résonances personnelles et arrangées de manière à raconter une histoire visuelle, pourtant les notes et les images restent suffisamment abstraites pour nous inviter à interpréter leur sens, à la fois dans le cadre du travail de Bleckner et par rapport à nos propres vies, et ce que nous découvrons ici et qui déclenche notre adhésion est l’identité même de ses interrogations avec celles qui hantent nos existences.

Lire l’intégralité du texte de Miss Rosen dans la version anglaise du Journal

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