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Miradas, Contemporary Mexican Photographers au BDC

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Pour rompre avec la représentation stérétotypée du Mexique largement produite par les médias américains, le Bronx Documentary a invité quatre photographes mexicains et un Chicano.

Chuy Benitez est né au Texas, Etats-Unis, et a décidé de représenter en panoramique la diversité culturelle de sa ville, Houston, où il n’est ni tout a fait mexicain, ni tout a fait américain. L’exportation de la culture, c’est également ce qui a intéressé Ruth Prieto à New York, qui a rendu visite aux Mexicaines récemment installées aux Etats-Unis chez elles, où elles recouvrent les murs de couleurs vives — bleu, jaune, violet ou vert —, comme les costumes traditionnels des régions d’où elles viennent.
Ces portraits incluent des visages et des éléments de la décoration : bougies à l’éfigie de la Sainte Vierge, repas et même des notes manuscrites de ses sujets. A travers les goûts de chacune, elle dépeint la diversité des peuples mexicains qui rejoignent les Etats-Unis pour des motifs variés, mais toujours dans l’espoir d’y trouver plus d’opportunités. « Je suis venue réaliser des rêves qui, au Mexique, n’auraient pas été possibles », écrit l’une d’entre elles en larges lettres rondes. Ces femmes font partie de celles qui ont traversé la frontière et quitté la violence locale sans dommage. Les cadavres capturés à Culiacan par Fernando Brito dans les champs de maïs, dans les rivières, sur le bord des chemins, dans les buissons fleuris entourées de montagnes à perte de vue, ont été moins chanceux. Ils sont présentés sur de petits écrans d’iPad et dans un couloir afin de ne pas sauter a la figure des visiteurs. Malgré l’aspect horrifique et presque gore de son sujet, Fernando Brito aborde la mort à grande échelle avec délicatesse, s’attachant à ne jamais montrer de visages et à fondre les corps dans un environnement parfois romantique— l’un d’entre eux se devinent dans un canal calme dont les vague timides reflètent un coucher de soleil. « J’ai essayé de leur donner un peu plus de vie en plus », explique-t-il.

La violence ne se limite cependant pas aux cartels, et Mauricio Palos, du collectif Boréal, a rendu compte de la complexité de la situation en couvrant un champ géographique et thématique le plus large possible. « Mon expérience avec la presse a changé ma vision de la situation, dont j’essaie de rendre compte en racontant différents types d’histoires », explique-t-il. Ses images sont présentées en deux larges panneaux de 4 fois 3 photographies, découvrant le cadre de son investigation et abordant la politique, l’économie, le social, le physique, le religieux, du Guatemala à Detroit, aux Etats-Unis. Quelques images sont affichées sur un poster à l’extérieur du bâtiment, comme le portrait de cette femme mexicaine qui a travaillé toute sa vie au sein de la police frontalière et est à présent en demande d’asile politique auprès des Etats-Unis. Alejandro Cartagena, enfin, est resté au Mexique, où il a observé l’impact de l’urbanisation grandissante sur les modes de vie et sur le paysage, et dressé le portrait de ceux qui ont fait d’autres choix, comme celui de continuer à vivre malgré le fracas des villes frontalières, déchirées par la route de la drogue et des hommes.

EXPOSITION
Miradas, Contemporary Mexican Photographers
Bronx Documentary Center
Jusqu’au 12 janvier 2015
614 Courtlandt Avenue (@ 151st St.)
Bronx, New York 10451
Etats-Unis

http://bronxdoc.org/exhibitions

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