L’imaginaire de la forêt est gravé dans notre mémoire depuis des siècles. À travers les contes de fée et la mythologie, elle s’est ancrée profondément dans nos esprits. La forêt est considérée comme un lieu de retraite psychique au sein duquel les désirs et les craintes infantiles se perpétuent. Mais de quelle manière ce vernis régressif voile-t-il aujourd’hui notre vision civilisée de la forêt ? Que signifie-t-il concrètement ?
Michael Lange pose ces questions dans son livre et son exposition intitulés Wald (forêt). Pendant trois années, il a parcouru les forêts allemandes, aiguillonné par son intuition infaillible. Il a déniché ces retraites au creux desquelles se condense l’imaginaire de l’enfance. Réalisées en dehors des sentiers et des pistes, dans les sous-bois impénétrables, ses photographies témoignent de son désir de retrouver le chemin de l’enfance.
Ses images se distinguent par leur façon intemporelle de capturer la nature qui semble à la fois mythique et réelle. Dissimulant leur secret, ses forêts tirent de l’aube ou du crépuscule un concentré de lumière presque tendre. Une question revient sans arrêt : comment le silence peut-il prendre forme dans l’image ?
La démarche de Michael Lange s’apparente à celle des poètes romantiques allemands pour qui solitude et forêt sont indissociables.
Christoph Schaden
Christoph Schaden est écrivain et professeur spécialisé dans la photographie et l’art. Il réside à Cologne en Allemagne.
Michael Lange, Wald
Jusqu’au 28 février 2017
Domaine Régional de Chaumont-sur-Loire
Château et Centre d’arts et de nature
41150 Chaumont-sur-Loire
France
