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Martin Barzilai, Bruno Fert, Stephan Zaubitzer

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Le confinement est terminé, le weekend prochain vos portfolios reviendront à la normalité… déconfinée !

La Rédaction.

 

Le Grand Bal Masqué. Paris, France 2020.

Depuis le 17 mars, date du début du confinement en France, les masques sont devenus un sujet central du débat public. Malgré les premiers discours des dirigeants, il apparaît de plus en plus nécessaire d’en équiper l’ensemble de la population.

A vos masques, prêt, partez ! Le déconfinement se profile et les parisiens commencent à ressortir comme pour se réhabituer à la liberté. Mais que faire face à la pénurie des masques ?Tous les moyens sont bons pour se protéger les voies respiratoires contre ce satané COVID-19 : un bout de rideau, un foulard, une serviette, un mouchoir, ou un cache pour les yeux distribués dans les avions… Des lacets de chaussures servent d’élastiques, on apprend à coudre avec les tutoriels. D’autres, chanceux, trouvent un vieux stock de masques au fond du garage ou sont dépannés par une “amie couturière”. Certains, plus prévoyants que le gouvernement, ont constitué leur stock à l’étranger. Le courrier postal amène aussi son lot de masques envoyé par la famille ou des amis.

Equipé d’un studio photo mobile, sur fond noir, nous avons sillonné Paris pour montrer l’inventivité, et la débrouille des habitants face à la pandémie. Ce travail a été réalisé entre le 18   et 26 avril dans le deuxième, septième, dixième, vingtième arrondissements de la capitale.

Photographes : Martin Barzilai, Bruno Fert, Stephan Zaubitzer

 

Quelques propos recueillis

“C’est l’entreprise de mon gendre qui faisait autre chose. Contre le virus, il a créé des masques en cartons que l’on monte soi même. On les reçoit en kit. On fait les pliages et on met la gaze. C’est très confortable !”

”C’est une petite pharmacienne chinoise du quartier qui les fait venir de Chine. Ils coûtent quinze euros. Je lui en ai commandé deux autres. On se demande où est passé le milliard de masques stocké par le gouvernement.”

“C’est notre tata qui les a fait. Elle nous les a envoyés. Elle vit en Espagne.”

“On était à Bangkok. On savait que ça allait venir en France. Juste avant, j’étais aux Philippines et c’était le bordel absolu. Quand j’ai rejoint ma copine à Bangkok pour la Saint Valentin, je lui dit viens, on achète plein de masques.”

”C’est une amie de ma maman qui nous les a cousus. Elle les a envoyés d’Allemagne. On les porte depuis une semaine. Il fait très chaud dessous. On utilisait ceux en papier avant. En tissu, c’est plus doux, mais on respire mieux dans le papier. Nous sommes étudiantes.”

”Je l’ai fait moi-même avec un vieux rideau. Il est terriblement chaud donc je vais essayer de peaufiner le modèle.”

“J’étais en vacances aux Etats-Unis et je les achetés là-bas. J’avais prévu le coup. Je suis rentré trois semaines en avance. Et je savais pas à quel point ça allait être le bordel ici pour en avoir.”

”C’est une copine qui l’a fait pour moi et l’a envoyé par la Poste. Simplement, il n’y avait pas les élastiques. Donc, j’ai mis un lacet de chaussure et un ruban pour faire des cadeaux. Et j’ai ajouté des agrafes pour que ça tienne. C’est très artisanal. Je ne sais pas où on achète des masques.”

”C’est mon ex-femme qui a fait mon masque. Elle m’en a fait deux. ça fait une semaine que je les ai.”

”Je l’ai cousu à la main. Je savais coudre, je viens du Chili et quand j’étais gamin on nous apprenait à l’école. Mais j’avais oublié alors j’ai regardé des tutoriels sur Internet. J’en ai fait deux. Et là je suis en train d’en faire un troisième. J’ai juste acheté des torchons. J’ai pas trouvé d’élastiques, j’ai trouvé des lacets de chaussures et donc j’ai fait comme j’ai pu.”

”Je suis obligée de porter mon foulard devant ma bouche parce que j’ai pas de masque. Mes amis me disent que j’ai l’air d’une folle. Je ne sais pas où m’en procurer et je n’ai pas de machine à coudre. Je sors prendre l’air, j’habite un minuscule studio, mais en fait, je prend pas vraiment l’air puisque je m’étouffe avec mon foulard.”

”J’ai acheté mon masque. Je suis passé par “Next Door” qui est un site de voisins. Quelqu’un proposait d’en vendre. Elle me l’a livré en bas de chez moi. Il m’a coûté neuf euros. Elle avait son petit panier avec tous ses masques. On aurait dit une marchande de fleurs à l’ancienne. Et j’ai choisi le motif que je voulais.”

”Je suis soignante en radiologie. Je suis d’astreinte. J’ai un masque et le foulard par dessus pour protéger le masque et pouvoir le réutiliser.”

”Ces masques, on les a trouvés dans mon garage. Il y en avait cinq. Là, on arrive au bout. Et on va bientôt les fabriquer. C’est de la débrouille. Espérons qu’il y en aura plus à partir du 11 mai.”

Paris, avril 2020

 

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