Conçue en sept escales, l’exposition Dépaysement invite douze artistes à interroger le dépaysement comme une expérience pour explorer et penser l’ailleurs. Ailleurs incertain qui laisse place à des multitudes de devenir : devenir de soi, du paysage… Le dépaysement comme un besoin de se chercher soi-même, de se renouveler, de se construire dans un paysage inconnu – ou comme un rejet : l’exil ou encore comme la recherche du singulier. Le dépaysement nous ouvre à l’imaginaire, à la découverte, au déplacement, à la construction et à la création. Il nous offre la possibilité d’interroger notre contemporanéité. A l’ère de la globalisation, quelles possibilités s’offrent à nous pour nous dépayser ?
Marseille devient alors ce territoire idéal pour penser le dépaysement : ville des flux migratoires, des départs et des retours. La présence de la Méditerranée nous offre la possibilité de partir ou d’entrer dans d’autres horizons. Chacune des expositions est conçue comme une nouvelle invitation au dépaysement. Photographies, vidéos, installations, projections de films, graffiti et diverses rencontres seront proposés au public tout au long de l’année pour explorer ces multiples chemins qui nous amènent au dépaysement.
Avec Malik Nejmi, Lola Reboud, Eric Bouttier, Danica Bijeljac, Lek et Sowat, Jonas Mekas, Vanessa Santullo, Kleber Mattheus, Jérémie Bennequin, Nicolas Dhervillers, Massimo Vitali
Dépaysement, Escale 1 : Lola Reboud et Malik Nejmi
Cette première invitation au dépaysement propose au visiteur de se confronter à deux réalités qui s’opposent. Celle de la recherche du singulier face à celle de l’exil forcé. Entre l’Afrique et l’Europe.
« De janvier à septembre 2011 j’ai vécu à Tanger, ville entre deux deux mers – l’Océan Atlantique et la Méditerranée et deux climats. Les révolutions Arabes ont aussi commencé en 2011. C’est dans ce contexte que je me suis interrogée sur la jeunesse marocaine en évolution, les relations amoureuses, et les lieux où ils se retrouvent – espaces publics, cachés ou à l’abri des regards dans les parcs et en bordure de la ville. » – Lola Reboud – The Ephemeris, 2011
« Entrada, est le tampon des douanes, faisant office de libre circulation sur le territoire européen. L’usage du passeport de mon père est ici un prétexte à une déambulation qui va suggérer celle de tous les autres. Ici pas investigation mais un regard autrement poétique, un regard clandestin qui laisse place au rêve d’Europe et au dépaysement. Devant des séquences, des murs d’images, des superpositions de corps ambulants aux murs d’une ville, l’ethnoscape. Entrada donne à voir ces lieux d’immigration singuliers où se mêlent les traces d’un patrimoine imaginaire et vivant. Où des populations qui y ont été accueillies ont su réinventer leur propre localité dans la ville. Cette localité est celle de l’artiste, elle représente également ce que je porte en moi en tant que fils d’immigré : un exil affectif permanent. » – Malik Nejmi – Entrada, 2011
EXPOSITION
Dépaysement, Escale 1, Malik Nejmi et Lola Reboud
Du 11 Janvier au 2 mars 2013
Boutique agnès b.
31-33 Cours Honoré d’Estienne d’Orves
13001 Marseille
France
