A New York, la galerie Throckmorton expose jusqu’au 1er mars une sélection d’une trentaine de tirages vintage signés du mexicain Manuel Alvares Bravo. Autodidacte, indépendant par conviction, presque l’âme d’un amateur malgré ses amitiés avec Diego Rivera, Frida Kahlo, André Breton ou Cartier Bresson, celui qui demeure certainement le plus important photographe d’Amérique Latine n’a jamais tiré plus de quelques unes de ses photographies, principalement pour des raisons financières. Celles que nous retrouvons sur les murs de la galerie revisitent une partie de son œuvre : ses portraits les plus célèbres – Portrait de l’éternel (1935) –, ses jeux d’abstractions lumineux – Tryptique ciment 2 (1931) – ou ses « Dépassements de l’espace » – Le Seuil (1947) – apparaissent ainsi en version originale, souvent dans un noir et blanc privilégiant la clarté plutôt que le contraste.
Si l’exposition peut paraitre inaboutie, on y retrouve néanmoins la vision d’avant-garde qui a fait de Manuel Alvarez Bravo un passeur entre pictorialisme et modernisme et un explorateur des possibilités esthétiques de la photographie. Dans l’ouvrage rétrospective paru en 2012 aux éditions La Martinière, Bernard Plossu écrivait alors : « ‘’Le paysage aussi est humain’’, confie-t-il à Brigitte Ollier quand elle lui rend visite à Mexico, chez lui. Tout est dit dans cette courte phrase. Oui, les paysages de Don Manuel sont humains, remplis de la vie que mènent les gens qu’il sait si bien voir. Voir, c’est à dire comprendre. Photographies d’une force spontanée, sans aucun effet, sans aucun exploit ; on pourrait les croire ‘’simples’’, mais qu’on ne s’y trompe pas ! Giorgio Morandi, le grand peintre italien, ne disait-il pas : ‘’Rien ne peut être plus abstrait que ce que nous voyons réellement ?’’ »
EXPOSITION
Manuel Alvarez Bravo : VINTAGE
Throckmorton Fine Art
Du 16 janvier au 1er mars 2014
145 E 57th St, New York, NY 10022
USA
(212) 223-1059
http://www.throckmorton-nyc.com
http://www.manuelalvarezbravo.org
