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Louis Blanc, le droit au travail

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Louis Blanc (1811-1882) était un politicien et un historien français. Socialiste favorable aux réformes, il milita pour la création de coopératives de procédures destinées à garantir du travail aux habitants pauvres des villes.

Né en 1811 dans le Madrid occupé par la France d’un père inspecteur général des finances de Joseph Bonaparte, et ne parvenant pas à recevoir l’aide de Charles André Comte Pozzo di Borgo (1764-1842), l’oncle de sa mère corse, Louis Blanc étudia le droit à Paris, où il vivait dans la misère et devint contributeur pour divers journaux. Il fonda la Revue du Progrès, dans laquelle il publia en 1839 son étude sur L’Organisation du travail. Les principes établis dans cet essai célèbre sont la clé de la carrière politique de Louis Blanc. Il attribue tous les maux de la société à la pression de la compétition, qui mène les plus faibles à l’impasse.

Louis Blanc réclama l’égalisation des salaires et la fusion des intérêts personnels pour atteindre l’intérêt général – « à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses facultés. » Son objectif était censé être obtenu par l’établissement d’“ateliers sociaux”, sorte de combinaisons entre la société coopérative et le syndicat, au sein desquels les travailleurs de chaque domaine unissaient leurs efforts pour le bénéfice commun. Louis Blanc publia en 1841 son Histoire de dix ans, 1830-1840, une attaque de la monarchie de juillet éditée quatre fois en quatre ans.

Il publia en 1847 les deux premiers volumes de son Histoire de la Révolution Française, dont la parution fut interrompue par la Révolution de 1848, lorsqu’il devint membre du gouvernement provisoire. C’est à son initiative que le 25 février, le gouvernement entreprit de « garantir l’existence des travailleurs par le travail » ; même si sa demande d’établir un ministère du travail fut refusée – car elle dépassait le cadre des compétences d’un gouvernement provisoire –, il fut proclamé président de la Commission du Gouvernement pour les travailleurs, fondée au Palais du Luxembourg pour enquêter et fournir des rapports sur la question du travail.

La Révolution de 1848 fut une chance réelle pour la mise en oeuvre des idées de Louis Blanc. Son projet d’utiliser le gouvernement en place pour mettre en application divers changements différait des autres théories socialistes de son époque. Blanc croyait en la possibilité que les travailleurs contrôlent leurs propres moyens d’existence, mais il savait que les ateliers coopératifs ne fonctionneraient pas si les travailleurs ne recevaient aucune aide. Dans le but de soutenir ce processus, Blanc fit pression pour que l’état finance ces ateliers jusqu’à ce que les travailleurs puissent en assurer le contrôle. Pour mener à bien ce projet ambitieux, Blanc considéra le système ferroviaire comme une source de revenue disponible. Contrôlé par le gouvernement, le système ferroviaire fournirait la plus grande part des fonds nécessaires à ce projet et à d’autres.

Une fois le programme des ateliers ratifié par l’assemblée nationale, c’est le chef rival de Blanc, Emile Thomas, qui obtint le contrôle du projet. L’assemblée nationale n’était pas prête pour ce type de programme social et considérait les ateliers comme un moyen de gagner du temps jusqu’à ce qu’elle rassemble assez de soutien pour rester stable contre une nouvelle rébellion des travailleurs. Emile Thomas échoua délibérément à organiser les ateliers, ce qui n’eut pour résultat que de renforcer la colère populaire.

A partir de ces programmes de financement gouvernementaux, les citoyens s’étaient vus promettre un poste et un environnement de travail dans lequel ils étaient responsables. Ils reçurent une aide financière et des équipes de travail financées par le gouvernement pour creuser des fossés et fournir le dur labeur manuel contre de maigres salaires ou furent payés à ne rien faire. A la fermeture des ateliers, les travailleurs se rebellèrent à nouveau, mais leur soulèvement fut maté par la garde nationale. L’assemblée nationale reprocha également à Blanc l’échec de ces ateliers. Ses idées furent remises en cause et il perdit une grande part du respect qui lui avait offert une certaine influence sur le public.

Entre les “sans-culottes”, qui essayèrent de le forcer à prendre leur tête, et la garde nationale qui le maltraitait, il manqua de se faire tuer. Sauvé difficilement, il s’échappa avec un faux passeport en Belgique, puis à Londres. En son absence, il fut condamné à la déportation par contumace, par un tribunal spécial à Bourges. Les évènements de 1848 introduisirent les idées plus radicales des progressistes américains. La Révolution éclata en France, en Autriche, en Italie et dans les états fédérés germaniques.

La plupart des insurgés espéraient établir des gouvernements représentatifs en Europe, capables de garantir la liberté des personnes et de la presse. Les membres des groupes ethniques privés de leur indépendance exigèrent le droit de former des nations autonomes. Certains révolutionnaires exprimèrent des demandes plus radicales. Les travailleurs parisiens proclamèrent que tous le hommes devraient avoir “le droit au travail”. Le gouvernement révolutionnaire répondit par la création d’Ateliers Nationaux, l’une des premières expérimentations mondiales de l’état socialiste.

Si les Ateliers Nationaux et la plupart des révolutions européennes furent un échec, les idéaux de 1848 restèrent vifs dans tous les Etats-Unis pendant les années qui suivirent. Les lecteurs du New York Tribune d’Horace Greeley, entre autres, entendirent parler de Louis Blanc, membre du gouvernement révolutionnaire français de 1848 ayant aidé à l’établissement des Ateliers Nationaux. Blanc croyait en la capacité de l’Etat à faciliter la situation critique des habitants pauvres des villes en contrôlant les moyens de la production industrielle.

Serge Plantureux

Serge Plantureux est un collectionneur de photos français qui vit à Paris.

http://plantureux.fr

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