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Look3, Charlottesville Virginia: Expositions

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Les trois artistes sélectionnés cette année pour le Festival Look3 à Charlottesville, Antonin Kratochvil, Massimo Vitali et Nan Goldin ont présenté leurs œuvres et ont répondu aux questions du public au Paramount Theatre.

Antonin Kratochvil

Le travail d’Antonin Kratochvil était intitulé Domovina, ce qui, dans son tchèque natal, signifie maison. « Vous ne pouvez en avoir qu’une qui vous comprend, et je pense que la République Tchèque est la mienne. » Mardi, il était sur scène avec Scott Thode comme modérateur. C’était parfois difficile à suivre mais voilà quelques morceaux choisis. « En tant que photojournaliste, vous devez ressentir quelque chose, mais pas quelque chose de sentimental. Je déteste la photographie sentimentale. Ça me donne l’impression qu’on me ment. Je veux qu’elle soit impartiale. » « Je ne pense pas souvent à moi ou à ma photographie. Je reste humble parce que je sais à quel point il est important de faire ce que nous faisons. Informer le public. » En réponse à une question sur le fait qu’il place beaucoup de choses sur les bords dans ses clichés, il dit: « Quand je travaillais pour le LA Times Magazine, je voulais vraiment avoir des doubles pages. Mais je savais que si tout se passait au milieu, ils ne me les donneraient pas à cause de la partie centrale. C’est pour cela que j’ai mis des choses sur les bords. »

Massimo Vitali

L’exposition de Massimo Vitali était intitulée Natural Habitats (Habitats naturels) et consistait en une sélection de ses grands tirages de scènes de plage et de bain.

Le vendredi, il était sur scène avec le modérateur Alex Chadwick et a donné au public un aperçu charmant et humoristique du marché de la photo d’art. Voici quelques extraits de sa session. « Si je voulais, je pourrais les rendre beaucoup plus jolies. Mais l’art contemporain ne fonctionne pas comme ça. Si vous prenez une belle photo, ils vous disent « c’est trop beau. » Votre réputation est ruinée. » À propos de son succès sur le marché de l’art, « c’était tout simplement de la chance. Je n’ai jamais voulu être un artiste contemporain. Ce sont eux qui m’ont dit que j’en étais un. » Sur son travail au 8×10, « J’étais à Milan. Je suis allé manger. J’avais tous les appareils dans le coffre, deux 4×5, quand je suis revenu, ils avaient disparu. Mais j’avais toujours un 8×10 et un objectif. J’ai pensé que c’était un signe. » Malgré sa manière joviale de parler de son travail, il reconnaît le sérieux de son approche : « J’améliore juste la technique de l’appareil 8×10. Tout le monde n’a pas une technique aussi raffinée. Nous nous sommes préparés tout l’hiver pour la séance de l’été. Ce n’est pas facile. C’est très technique. »

Nan Goldin

Le samedi, c’était au tour de Nan Goldin d’entrer au Paramount Theatre avec Sally Mann comme modératrice. C’était une association brillante, et malgré le fait que ce programme fût le seul à commencer avec presque quarante minutes de retard, l’audience rétive fût rapidement captivée par les propos échangés. Nan Goldin commença par présenter une combinaison de nouvelles pièces (petits segments de peinture et de sculpture) et d’anciens travaux (amis et amants à des degrés variés de nudité) qui ont été créés pour le Musée du Louvre. Elle expliqua que le titre,Scopophilia, du grec, scopo, regarder, et philia, amour des amis, lui a été inspiré par le fait d’être restée seule dans le Louvre après qu’il soit fermé et d’avoir été bouleversée par l’espace, l’art et le silence au point de connaître un nouvel éveil.

Voici quelques passages de cet échange. À propos de la célébrité et du fait de changer, « J’ai connu tellement de transformations. Avant que je sois détruite, et après. Avant que je sois droguée, et après. Ce n’est pas de cela que je parle. Je parle de cette Nan Goldin publique, avant-gardiste, qui n’a rien à voir avec moi. Cette personne connue, cette figure culte, n’a rien à voir avec moi. »

Un bref dialogue sur la venue éventuelle de Goldin dans la ferme de 250 hectares de Sally Mann :
SM : « Tu peux venir dans ma ferme mais tu ne peux pas voler mon mari »
NG : « Je volerais ton fils. »
SM : « Eh bien tant mieux, il a besoin de quelqu’un pour le soutenir. »

Sur la nudité des enfants, les problèmes légaux qu’elles ont eu toutes les deux par le passé et les photos qu’elles ont pu faire d’enfants urinant.
NG : « J’ai montré des enfants. Mais si vous regardez les peintures du Louvre, nous n’avons rien à redire contre elles. Les enfants y sont nus et font du sexe. Je veux dire, ce sont des anges, alors ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »
SM : « Dans mon travail familial, il y a une photo qui est complètement illégale. The Three Graces (Les Trois Grâces), elle montre un enfant en train d’uriner, mon avocat m’a dit de ne même pas essayer. »
NG : « Attends, j’en ai des quantités, d’images montrant des enfants qui pissent. »
SM : « Je te donnerai le nom de mon avocat. »

La conversation dans son intégralité (en anglais) est disponible sur le site du Look3 et je vous la recommande.

Robert McNeely

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