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Lianzhou 2011 –Journal d’un Festival

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Qu’un festival de photographies propose un thème, rien que de très normal. La photographie possède un champ d’application si vaste, si ouvert qu’il est souvent nécessaire de préciser, donner une direction à ce qui va être montré afin de donner du sens à l’ensemble des images. Se maintenir au thème proposé est hélas très souvent une véritable galéjade, et le festival un prétexte à garnir des cimaises au fi de toute cohérence. Rien de cela, au Festival International de Lianzhou version 2011, en Chine pop, pas très loin de chez vous. «  Toward the social Landscape », sujet à large spectre s’il en est, a été respecté.

Quelques soixantes dix photographes chinois et une bonnes dizaines d’étrangers réunis a cette occasion nous a permis de voir que des sensibilités multiples et variées pouvaient s’exprimer avec force et délicatesse, avec des approches créatrices différentes sur un même sujet. Les photographes chinois sont les témoins de transformations à grande échelle et à grande rapidité.

Une évolution au détriment du paysage, de l’environnement, de l’homme, ce sont les photos de Wang Peiquan qui compose des tableaux fait par des sacs de plastique disposés au hasard du vent. Ce sont les frontales et puissantes photographies de Qu Yan, sur les « cliniques » en milieu rural chinois, montrant l’échec d’une politique de santé et l’abandon par les « autorités » des classes sociales les plus basses. Les photos de Wang Yuwen nous mènent dans les mines de charbon et les carrières de pierres, qui dispensent de tout commentaire sur les conditions de travail. La construction d’immenses tours d’habitations au détriment de bâtisses traditionnelles, ce sont les nostalgiques photos de Ni LI Xiang réunies sous le titre de « Lost Temple ». Et il y a ceux qui sont perdus, qui ne se retrouvent pas dans ce maëlstrom, tel Sun Yanchu aux clichés noir et blanc, troubles, morbides par manque d’espoir. Et puis il y a le photographe qui a remporté le « New Photography Grand Award », Wang Yuanling qui a produit les portraits de résidants d’un quartier déshérité de Chongquing, ville champignon de 30 millions de personnes dont le centre historique fut rasé et ses habitants se retrouve dans Shibati qui est une espèce de bidonville. Il n’y a pas de mutation sans casse semble nous démontrer ce 7ème festival de Lianzhou et que la photographie excelle à nous en montrer les effets avec un maximum d’aspects.

Michel Philippot

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