Rechercher un article

Les Douches La Galerie : Beauté Fatale

Preview

Depuis quelques temps déjà, Les Douches La Galerie avec Françoise Morin présentent en ligne une sélection hebdomadaire de photographies de leur collection ainsi que des poèmes et textes d’auteurs en lien avec le thème de la semaine. Nous avons consacré l’édition d’aujourd’hui à sept de leurs sélections.

« C’est surtout le chapeau qui compte », disait-elle lorsqu’ils sortaient ensemble. Dès qu’elle voyait passer un chapeau, elle l’examinait ; et aussi le manteau et la robe, et le maintien de la femme. Qu’une femme soit mal habillée, ou trop habillée, elle condamnait le fait, pas avec férocité, mais simplement d’un mouvement impatient de la main, comme un peintre qui repousserait d’un geste une contrefaçon criante dans sa naïveté. Virginia Woolf, Mrs Dalloway, 1925

La petite fille, dans le train vers Paris, montée avec sa mère à Achères-Ville, avait des lunettes de soleil en forme de cœur, un petit panier de plastique tressé vert pomme. Elle avait trois ou quatre ans, ne souriait pas, serrant contre elle son panier, la tête droite derrière ses lunettes. Le bonheur absolu d’arborer les premiers signes de « dame » et celui de posséder des choses désirées. – Annie Ernaux, Journal du dehors, 1987

Les sciences, les langues, la théologie et l’histoire ne lui seraient non seulement inutiles mais nuisibles. Elle ne pourra connaître que les arts ménagers et les travaux d’aiguille ; elle n’aura que l’esprit qui plaît aux gens qui lui parlent… Sa dignité est d’être ignorée, sa gloire est dans l’estime de son mari. – Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l’éducation, 1762
repris par Benoîte Groult in Le féminisme au masculin, 1977

Toutes les coiffeuses ont des têtes de fête, maquillages vifs, boucles d’oreilles lourdes et rutilantes, cheveux rouges, mèches bleues. Elles représentent leur fonction et leur visée : transformer toute tête en boucles, volutes, éclat de jais ou de soleil, éblouissement d’un jour (le lendemain ce n’est déjà plus ça). – Annie Ernaux, Journal du dehors, 1986

La vie est orchestrée, modelée par sa volonté. Quand nous marchons ensemble, ne me prends pas le bras. Le mouvement dominé, sculpté, la vie contenue, mise en forme, embellie. Pas de mollesse, de négligence, d’abandon, ni de désinvolture. Du style. De la forme. Tu peux venir maintenant. Mets ta robe du soir. Orchestration. Instrumentalisation. Pas de désordre, de caprices, de fantaisie. – Anaïs Nin, Journal, septembre 1933

Je suis comme retournée sens dessus dessous, épanouie à l’extrême, mes sens, mon esprit, mes émotions. (…) La femme est retournée comme un gant et toute sa richesse autrefois secrète se déverse à l’extérieur. J’ai une immense faim de vie. J’aimerais être dans tellement d’endroits. Je voudrais voyager, vagabonder, flâner. Je voudrais être en train d’écrire. Je voudrais danser quelque part dans le Sud. – Anaïs Nin, Journal, Juin 1934

Textes & Photos Courtesy Les Douches la Galerie

Les Douches la Galerie
5, rue Legouvé 75010 Paris
01.78.94.03.00
www.lesdoucheslagalerie.com

 

 

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android