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Le Québec vu par HCB

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S’est déroulée à Montréal Papier 14, une foire d’œuvres contemporaine où rayonnaient plus d’une centaine d’artistes de toutes nationalités, avec une majorité originaire du Canada. Mais cette fois-ci, pour les professionnels et amateurs de photographie, une curiosité nous conduisait d’abord vers le stand du galeriste Stephen Bulger. À la grande surprise de tous et annoncé quelques jours auparavant, on pouvait y découvrir une quinzaine d’images encadrées de Henri Cartier-Bresson représentant le Québec des années 60. Dévoilées à la demande, une quarantaine d’images cachées comme un trésor, dans une boîte sur la table centrale, complétait le plaisir. Rapidement, nous sommes tentés de questionner : d’où viennent ces tirages et comment sont-ils restés méconnus jusqu’à présent ?

Après un entretien avec M. Bulger, on y apprend que le photographe français reçoit, en mai 1965, une commande de l’Office national du film du Canada et séjourne un mois dans la Belle Province. Il est encore difficile de retracer précisément son parcours, car aucune des photos n’est légendée, mis à part une indication « Canada, régions, villes, Le Québec ». On peut seulement constater qu’il est allé à Thedfort Mines dans le comté des Appalaches, a visité plusieurs régions et villes, immortalisant avec son œil averti des scènes de vie québécoise, et a croisé certaines personnalités nationales comme le hockeyeur Claude Provost de la célèbre équipe des Canadiens de Montréal. Des recherches sont en court pour identifier les lieux et les personnes.

Le collectionneur torontois a acquis ses tirages d’un ami américain, également collectionneur. L’histoire présumée est la suivante : de retour à Paris, Cartier-Bresson aurait envoyé des impressions de lecture à l’ONF afin qu’ils procèdent à la sélection, car le film s’appuie sur les images du photographe. Ayant fait son choix, l’équipe de production aurait retourné les « rejets » à son auteur. Par la suite, celui-ci aurait vendu ces exemplaires uniques à un photographe de mode dont on ne connait pas l’identité, qui les aurait à son tour revendus au dit collectionneur américain, avant qu’ils ne soient finalement acquis par Stephen Bulger. Ce dernier valide l’authenticité de l’estampe officielle de l’artiste derrière chacune des impressions. La valeur de ces œuvres varie suivant la qualité de tirage et sont en dessous de la côte européenne des images du photographe. Quant aux tirages retenus par l’ONF, ils restent encore introuvables.

Après avoir été dévoilées dans la métropole québécoise presque cinquante ans plus tard, les œuvres du photographe mythique repartiront vers Toronto où elles iront rejoindre celles d’Elliott Erwitt, de Robert Frank ou d’André Kertész dans l’importante collection du galeriste.

Cofondeur du festival de photographie CONTACT à Toronto, Stephen Bulger représente également de nombreux photographes locaux et internationaux. Pour ne citer que quelques-uns parmi les artistes canadiens, on peut retrouver les humanistes Gabor Szilasi et Georges S. Zimbel, le photojournaliste Larry Towel (Magnum) et les photographes contemporains Sarah Anne Johnson et Scott Conarroe, dont les travaux étaient exposés à la Stephen Bulger gallery le mois dernier.

The Stephen Bulger Gallery
1026 Queen Street West
Toronto ON M6J 1H6
Canada
[email protected]
www.bulgergallery.com
Du mardi au samedi de 11 h à 18 h

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