« Bien plus qu’un simple point de vue statique, le paysage existe surtout parce que l’on s’y déplace, multipliant ainsi les perspectives et les rêveries. Il est lui-même façonné par les déplacements humains. Les sentiers, les routes et les voies diverses conditionnent en effet notre regard et redessinent en permanence le paysage que nous contemplons. Les emprunter contribue à varier les modes d’appréhension du monde qui nous entoure.
Mais tous montrent l’importance du voyage mental dans la contemplation, la compréhension ou la construction du paysage traversé : souvenirs, désirs, manques ou espoirs, le paysage est avant tout le réceptacle, toujours mouvant, de manières de faire, d’être et de voir le monde. » Marc Desportes
“Cette vision dans le déplacement est venue avant que je ne m’en aperçoive,
instinctivement par un jeu visuel, une découverte de ce qui s’imbriquait dans mes cadrages, la fenêtre de la voiture, la route, les abords de la route et le paysage.
Et aussi ce que signifie la route, bouger, être dans le déplacement, dans un état mental d’isolement, de disponibilité, de contemplation possible.
Entre deux lieux il y a toujours une route. Une route qui me parlait autrement du pays où je travaillais, un discours d’entre deux, plus en lien avec la nature, moins de signes à comprendre, moins de gens, une rencontre plus subtile.
Souvent, je passais des heures dans la voiture, des moments pour se reposer. Sans le devoir de regarder, je percevais des lignes, des formes, des vides, des horizons qui défilaient sans cesse avec ce ronronnement de la voiture. Mon imaginaire était piqué, j’interprétais ces formes comme pour y retrouver des familiarités picturales, et tout disparaissait aussitôt vu.
La beauté de l’éphémère…!”
Gil Rigoulet
Paysage en Mouvement de Gil Rigoulet
du 3 Septembre au 5 Octobre 2019
22 rue de la République
22 rue de la République
Arles
