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La Fondation Carmignac anoblit le Photojournalisme

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Au coeur de son magnifique domaine à Porquerolles, la Fondation Carmignac présente les dix années de reportages du Prix Carmignac du Photojournalisme du 4 juillet au 20 novembre 2020.

Dans un site naturel éblouissant et exceptionnel, le nouveau centre d’art de la Fondation Carmignac creusé entre ciel et terre abrite un merveilleux espace d’exposition qui n’est pas sans rappeler la Fondation Maegh à Saint Paul de Vence. De très beaux volumes avec un plafond d’eau qui laisse passer une vibrante lumière confèrent une atmosphère particulière aux grandes cimaises qui accueillent la rétrospective de ce Prix photo.

Pierre Fahys pour la direction éditoriale et Sylvain Roca pour la scénographie ont su parfaitement orchestrer les séries des dix photojournalistes traitant des sujets aux antipodes les uns des autres mais conservant une cohérence remarquable dans leur engagement.

Les travaux de Davide Monteleone sur la Tchéchénie et ceux de Robin Hammond sur le Zimbabwe sont habilement conjugués au regard mélancolique de la formidable artiste iranienne Newsha Tavakolian.

Les reportages sur l’esclavage moderne de Narciso Contreras témoignent avec force de cette horreur qu’est la traite des hommes dont le plus grand marché se trouve en Libye. Son écho est présenté avec intensité dans la traite des femmes au Népal que Lizzie Sadin a remarquablement décrit, tous deux témoignant au prix de risques considérables.

Christophe Gin nous promène ensuite en Guyane Française où l’esprit de la république est un concept bien lointain. Ses images saisissantes nous incitent à regarder en pleine conscience ce désastre écologique. Le reportage de Tommaso Protti sur l’Amazonie était quant à lui bien difficile à réaliser, dans l’étendue de la foret amazonienne en proie à la déforestation sauvage et inexorable.

L’extraordinaire reportage de Yuri Kozyrev et Kadir Van Lohuizen sur la catastrophe en Arctique mêle prodigieusement réalisme et esthétique – on ne saurait en oublier les immenses tirages présentés à la Cité des Sciences de La Vilette il y a deux ans déjà. Enfin le reportage de Finbarr O’Reilly au Congo nous entraine au coeur de la cruelle épidémie Ebola.

Sur la route de Perpignan et du festival « Visa pour l’Image », sévèrement touché par la crise actuelle, n’hésitez pas à faire le détour par les iles de Porquerolles : grâce à la Fondation Carmignac, le Photojournalisme y est mis à l’honneur et en lumière. On en ressort saisis devant tant de fléaux politiques, économiques, écologiques et sociaux, contrastant violemment avec la beauté magnificiente du paysage méditerranéen. Cette exposition se visite obligatoirement pieds nus, humblement invités sur les très belles dalles en terre cuite. Il me reste à souligner l’extraordinaire réalisation du laboratoire DUPON PHIDAP pour la qualité des tirages et des encadrements.

JFC

Jean Francois Camp

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