Chaque vendredi, nous partagerons avec vous les portfolios sélectionnés par Jérôme Huffer, chef du service photo de Paris Match et éditeur de L’Instant, blog dédié au photojournalisme. Jour après jour, il offre à ses lecteurs un choix de sujets précis : le lundi, il rassemble les images marquantes publiées dans la presse durant le week-end ; le mardi, c’est à un ouvrage photographique qu’il consacre son billet ; le mercredi, veille de la sortie de Paris Match, il présente un teaser du magazine, avec une sélection des meilleurs sujets et enfin, le vendredi, il choisit de présenter un portfolio d’actualité.
En janvier dernier, Molly Benn a réalisé l’interview de Jérôme Huffer dans OAI31, à lire ici.
« Le photojournalisme fait partie de l’ADN de Paris Match depuis ses débuts. Le magazine a toujours soutenu les photographes par la visibilité qu’apportait le journal ainsi que ses budgets. Alors, au petit niveau de L’Instant, je continue cette tradition. La première vocation de L’Instant était de prendre une place en France qui n’était pas encore occupée : celles des blogs consacrés au photojournalisme. Quant au modèle économique de L’Instant, il est encore en construction. Aujourd’hui, un média papier peut facilement rémunérer un photographe puisqu’il gagne de l’argent grâce à lui. Ce qui n’est pas le cas d’un site Internet. » Jérôme Huffer
EBOLA
par Tommy Trenchard
Tommy Trenchard est un photographe indépendant basé en Sierra Leone. Depuis plusieurs mois, son travail se focalise exclusivement sur l‘épidémie d’Ebola qui a touché le pays. Nous lui avons demandé de nous donner son sentiment sur ses conditions de travail.
Couvrir l’épidémie d’Ebola a été une expérience rude, souvent étrange. Dans un premier temps, j’ai limité mon travail autour des centres de traitement, par peur du virus. C’était mentalement épuisant, la maladie a un impact psychologique énorme sur vous. L’idée d’être infecté après avoir passé du temps autour des patients vous fait imaginer les pires scénarios. Un jour, j’ai souffert d’une forte fièvre mais il s’agissait en fait du palu.
Sept mois plus tard, je me suis complètement habitué à travailler autour du virus. Malgré l’hystérie à l’étranger, il est devenu clair que la contagion est faible par un simple contact. En vérité, il est très rare d’être contaminé en dehors des hôpitaux, de l’intimité familiale ou des enterrements. Avec des règles strictes notamment sur les contacts, le risque est extrêmement faible. Il m’a été nécessaire de porter un équipement de protection à seulement deux reprises, en dehors des bottes en caoutchouc toujours omniprésentes.
Désormais, ce qui rend véritablement le travail difficile, c’est la sombre routine implacable des décès, des sacs mortuaires, du chlore et des sépultures. Tout cela est devenu si familier…
Ebola a complètement dévoré la vie quotidienne à Freetown. Tout le monde est impliqué, ou affecté, d’une manière ou d’une autre. C’est ici le seul sujet de discussion.
Tommy Trenchard
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L’Œil de la Photographie est partenaire de L’Instant Paris Match.