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Jim Lee, photographe de mode et décalé

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Le photographe de mode britannique Jim Lee est actuellement exposé à Zurich, en Suisse.

Photographe et réalisateur, Jim Lee se montre attentif à l’air du temps et reste à l’affut des nouvelles tendance, qu’il a toujours su anticiper. Comme souvent avec de nombreux artistes, c’est avec un œil sur le passé qu’on peut distinguer les facettes les plus remarquables de son travail.

Dans les années 1960 et 1970, Jim Lee évoluait au centre du tourbillon de la mode. À la différence de ses confrères toutefois, il s’est rapidement acclimaté aux mutations engendrées par la révolution des genres et de la condition féminine. Il avait immédiatement compris que les femmes ne se contenteraient plus du second rôle, quand il s’agirait de raconter des histoires d’hommes. Au lieu de les traiter comme de simples mannequins ou des objets du désir masculin, Jim a entrepris d’en faire les protagonistes de leurs propres histoires.

Le sujet de la série Umbrella, réalisée en 1974 pour Anna Wintour à l’époque où elle travaillait chez Harper’s & Queen, est l’incarnation même de la femme selon Jim Lee : une femme qui reste aux commandes de sa destinée et qui s’affirme.

Il était en avance sur son temps par ses méthodes de travail également. Dès les années 1960 et 1970, sa pratique de la photographie préfigure la tendance actuelle qui consiste, pour les grandes maisons de couture, à produire de courtes vidéos pour leurs campagnes de promotion en ligne. Il voulait raconter des histoires qui aient un début, un milieu et une fin, et c’est ce qu’il faisait, en ménageant à travers ses séries un fil narrateur et conducteur. Son approche tenait plus de la réalisation cinématographique que de la photographie.

Non conventionnelle, elle ne convenait d’ailleurs pas nécessairement aux magazines plus traditionnels. Chez Harper’s & Queen, il avait trouvé un comité de rédaction qui acceptait de prendre des risques. On lui donnait toute latitude pour exprimer sa vision cinématographique. Il était libre de travailler sur site et d’élaborer des décors complexes similaires à ceux de l’univers du cinéma.

Aujourd’hui encore, Jim Lee reste fidèle à sa conception. Ses œuvres récentes, telles que Feather (2002) ou River Story (2005), témoignent de sa maîtrise narrative et de sa façon de voir la femme dans toute sa force.

Une rétrospective de son œuvre est actuellement exposée à la Kate Vass Galerie, à Zurich. La propriétaire et directrice des lieux a découvert Jim Lee alors qu’elle visitait le musée d’art multimédia de Moscou, en 2013. Puis elle a suivi ses expositions dans le monde entier.

Lorsqu’elle a décidé d’ouvrir sa galerie cette année, elle a contacté Jim Lee pour savoir s’il accepterait d’exposer chez elle une rétrospective, pour son premier vernissage. Ils ont alors travaillé de concert pour élaborer un parcours ambitieux de plus de vingt-cinq images emblématiques de la carrière de l’artiste. On y voit non seulement ses œuvres phares, qui figurent déjà dans les collections des musées, mais également des images chères à son cœur et qui n’ont jamais encore été présentées. Le résultat s’intitule Terrains of the Body et se tient jusqu’au 20 janvier 2018.

Katerina Vasilieva

 

Jim Lee, Terrains of the Body
20 octobre 2017 – 20 janvier 2018
Kate Vass Galerie
Feldeggstrasse 88
8008 Zürich
Suisse

www.katevassgalerie.com

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