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Jean-Pierre Pappis / Polaris : « la plus grande histoire de notre siècle »

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La situation des photographes et des agences était déjà catastrophique, elle a reussi à franchir la barriere du pire avec cette crise actuelle.

L’accélération de l’histoire est hallucinante.

La mutation de la photographie a, à peine, démarrée.

Nous consacrons la journée d’aujourd’hui aux entretiens que Michel Puech a realize avec 7 directeurs d’agences.

Jean-Jacques Naudet

 

On croyait avoir touché le fonds, mais  le coronavirus vient achever la destruction de notre production photographique.

Sans publicité, sans distribution faute de kiosquiers et de facteurs, la presse écrite est en grand danger. Résultat :  chute des téléchargements d’images, plus de commande de reportage mises à part quelques exceptions et triomphe des grandes agences wired AP, Reuters, AFP… On ne s’en plaint pas, mais la diversité des points de vue en souffrira.

Et puis, le plus dramatique, ce sont ces centaines de photographes et de photojournalistes sans véritable couverture sociale depuis que le libéralisme triomphant a imposé l’auto-entreprenariat en lieu et place du salariat.

Sans chômage, sans sécurité sociale, sans retraite, un nombre inestimable de photographes indépendants va se retrouver dans une misère plus noire que celle qu’ils traversent depuis dix ans.

Dans le monde d’après, il faudra faire l’inventaire des erreurs passées.

Michel Puech

 

Michel Puech a envoyé une série de trois questions à des patrons d’agences de presse photo pour connaître la situation face à cette « guerre » mondiale et sanitaire. Voici la réponse de Jean-Pierre Pappis de l’agence Polaris installée à New York.

 

1 – Est-ce que des collaborateurs de votre agence sont malades et/ou absents (combien par rapport à l’effectif) ?

Aucun n’est malade à ma connaissance, à cette heure. Seul un photographe parisien a contracté le virus il y a trois semaines et s’est rétabli. (Forte fièvre, mal de gorge intense)

2/ Quelles consignes et équipements ont été donnés à vos photographes sur le terrain ? Et ont-ils rencontré des difficultés avec les forces de l’ordre ?

Ils portent des masques et des gants. Seules difficultés rencontrées dans les aéroports, ceci dit certains lieux restent interdits : hôpitaux, morgues mais en Israël notre photographe a eu des accès spéciaux aux hôpitaux et unités de soins intensifs.

3/ Craignez-vous que cette pandémie vous conduise à revoir vos projets ou même à fermer votre agence ? Quelles incidences sur votre chiffre d’affaire ?

Il est trop tôt pour répondre avec précision, mais il faut s’attendre à des bouleversements. Tant que nous recevrons des photos – et nous en recevons tous les jours beaucoup – nous les diffuserons. Il faut espérer que les clients seront à même de payer, que nos agents hors USA survivront et que les institutions financières continueront à pouvoir traiter virements bancaires et émissions de chèques.

C’est, après tout, la plus grande histoire de news de notre siècle et nous devons nous y investir, prudence et bonne chance à tous.

 

Propos recueillis par courriel le 22 mars 2020

Miche Puech

Le site de Polaris images : https://www.polarisimages.com/

Cet article est d’abord paru sur le site A L’OEIL Journalisme & Photographie : http://www.a-l-oeil.info/blog/

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