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Jean-Pierre Giovannangeli : Mon Ventoux

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Cadrages serrés, colorés, abstraits et troublants, paysages urbains, sites antiques, portraits…Depuis l’âge de huit ans, Jean-Pierre Giovannangeli n’a de cesse d’expérimenter l’art dans la photographie.

D’origine corse, le regard nourri dès son plus jeune âge par la profusion du granite, Jean-Pierre a souvent magnifié ces roches dures aux formes étranges, qui se déclinent en camaïeux de gris et de rose, omniprésentes dans son sud natal. Arpenter les sentes muletières, vagabonder dans le maquis, se promener et flâner le long des criques ou marcher en montagne, l’a peu à peu rapproché de cette masse calcaire, cette fois-ci, qu’est le Mont Ventoux, au point de se lier à lui. En effet, chaque chemin à parcourir sur ce mont chauve devient un prétexte à l’acte photographique. Que cela soit une balade encadrée par d’énigmatiques piquets rouges et bleus, une randonnée sur la face ouest ou nord, le photographe s’émerveille devant la multitude de facettes que lui offre cette montagne.

« Mon Ventoux » -tel est le titre de son portfolio- révèle à présent l’évolution de son travail. L’attrait de Jean-Pierre pour ce mont sculpté et balayé par les vents, grandit et s’affine au fil du temps, à l’instar d’une histoire d’amour. Cette relation intime, ponctuée de nombreuses excursions, conduit alors le photographe à sublimer la minéralité du Géant de Provence.

Avec le parti-pris du noir et blanc, son approche photographique ne fait en aucun cas l’apologie du manichéisme dans cette nature végétale réduite à sa plus simple expression parmi les pierriers. Au contraire, Jean-Pierre épure ses photos à la recherche du vrai. De ce milieu à priori hostile, émane un univers particulier. L’œil du photographe repère des courbes féminines au milieu de la végétation polaire, circulaire, recroquevillée, ou sur les pentes lunaires couvertes quelquefois de neige ; son regard apprivoise les paysages obscurcis par l’immensité des nuages et joue avec les contrastes.

Lorsque je marche avec Jean-Pierre, je fais une pause et prends le temps, guidée par ses « clics ». Prendre le temps de regarder tout simplement ce qui semble d’ordinaire caché à mes yeux pressés et qui se manifeste en toute humilité, sans artifice aucun. Ensemble. Retrouver la poésie et la beauté que cette imposante montagne recèle en son sein. Pétrarque lui-même de dire, au sommet du Mont Ventoux, en lisant Saint-Augustin : « Et les hommes vont admirer les cimes des monts, les vagues de la mer, le vaste cours des fleuves, le circuit de l’Océan et le mouvement des astres et ils s’oublient eux-mêmes ».

Agnès Mamelonet

 

Jean- Pierre GIOVANNANGELI : Mon Ventoux

jusqu’au 1er novembre

L’Auberge de Brantes

 

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