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Inde –Shailabh Rawat

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Shailabh Rawat est né en 1958 dans l’État de l’Uttarakhand, en Inde. Il vit et travaille à Delhi. Shailabh Rawat signe les Photo Fictions depuis leur création, en 1988, dans le mensuel Madhur Kathayen (Belles Histoires). Ce magazine grand public a été le premier, en Inde, à diffuser ces bandes dessinées photographiques à caractère érotique. Publiées d’abord en noir et blanc et en hindi, elles sont passées à la couleur dans les années 1990 et se sont enrichies d’une version anglophone qui paraît dans le magazine Crime & Detective depuis 1992.

Chaque numéro (tiré à 100 000 exemplaires) passant entre les mains d’une vingtaine de lecteurs, on estime que Madhur Kathayen est lu par deux millions de personnes. Ce genre de publication ne s’emporte pas chez soi : on l’achète dans une gare avant de prendre le train et on le revend à l’arrivée à un kiosquier qui, à son tour, le revend d’occasion. Si, à l’origine, Shailabh Rawat était maître d’œuvre sur tous les postes (écriture, story-board, direction d’acteurs, photos, maquette…), il s’est désormais entouré d’une équipe, laquelle produit cinq à six épisodes de Photo Fictions au cours d’une semaine de travail non-stop, organisée dans des studios de Delhi ou de Bombay.

S’inspirant de faits réels, Shailabh Rawat traite un sujet de société par histoire. Sexe, alcool et argent prévalent, avec leur lot habituel d’adultères, mensonges, chantages, vengeances, humiliations, prostitution, meurtres… Prenant soin de ne jamais franchir la ligne jaune, les Photo Fictions n’ont jamais subi la censure indienne. Le seul numéro ayant suscité une réaction traitait, en 1994, d’une relation homosexuelle entre hommes.

Proches de l’esthétique Bollywood, les Photo Fictions ont bien leur place dans la photographie populaire indienne. Elles touchent à des faits qui, à la fois localisés et universels, quotidiens mais tabous, sont très révélateurs d’une société pétrie de paradoxes ; des contradictions qu’elle assimile pour se construire un futur aussi démocratique que possible.

Olivier Culmann, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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