Rechercher un article

Henri-Georges Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine

Preview

À Valence, une exposition propose une relecture des films du cinéaste français Henri-Georges Clouzot par treize artistes contemporains. Peintures, installations, sérigraphie, photographies, bande dessinée et vidéos s’inspirent des thèmes majeurs du grand cinéaste comme le mystère, la noirceur, la jalousie, l’amour fatal ou la folie.

Pour cette exposition, treize artistes plasticiens, venus d’horizons différents, ont relevé un défi : donner une « suite » au cinéma d’Henri-Georges Clouzot au moyen de leur propre registre d’expression. Parmi eux : François Boisrond, Miguel Chevalier, Orsten Groom, Ange Leccia, Alexandra Mas, ou encore Agnès Pezeu. Tous entretiennent avec le créateur de L’Enfer (1964 ; un film inachevé mais dont les essais coloristes anticipant le tournage, transfigurant Romy Schneider, sont restés « culte ») une relation étroite, intimiste, profonde toujours.

Clouzot, pour eux, se fait inspirateur, maître à penser de la forme ou du propos, générateur de création. Intitulée Henri-Georges Clouzot et les arts plastiques : une suite contemporaine, l’exposition évoque, selon une modulation autre que cinématographique – celle des arts plastiques –, les grands thèmes chers à Henri-Georges Clouzot : l’amour fatal, l’angoisse, la noirceur morbide, la trahison, la jalousie, la relativité, la folie, la pulsion paranoïaque, le voyeurisme, le mystère enfin, omniprésent chez le cinéaste et dans son œuvre filmique, hantée par des questions immémoriales. Comment advient-on à l’humanité ? Comment se construit-on ? Pourquoi l’autre est-il invariablement un empêcheur de vivre, d’aimer, d’être soi-même ?

S’il tient une place certaine dans l’histoire du cinéma, Clouzot en tient une, également, dans l’histoire de l’art, surtout à compter de L’Enfer (1964) et de La Prisonnière (1968), deux films où les arts plastiques sont convoqués. À titre expérimental pour L’Enfer, à travers les recherches formelles que fait Clouzot, qui sont pour certaines fascinantes, en matière d’éclairage des corps humains notamment. À titre historiciste dans La Prisonnière, où l’action se passe dans le milieu de l’art cinétique et dans celui des amateurs et des collectionneurs d’art contemporain.

 

Paul Ardenne

Paul Ardenne est écrivain, historien de l’art et commissaire d’expositions. Il enseigne l’histoire de l’art contemporain à l’université d’Amiens.

 

Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine
Du 4 mai au 5 juillet 2018
Lux – Scène nationale de Valence
36 Boulevard Général de Gaulle
26000 Valence
France

www.lux-valence.com

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android