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Patrick Wolff

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Une journée de chasse ordinaire avec les MATIS  au 21ème siècle : Les Hommes – Jaguars 
La remontée de l’Amazone, depuis Manaus, vers la triple frontière Brésil, Colombie, Pérou, en l’occurrence la ville de Tabatinga, représente une aventure exceptionnelle à plus d’un titre :
°tant sur le plan pratique et logistique avec une navigation de près de 1800 km sur un fleuve impétueux, parfois difficile, toujours dangereux, mais merveilleux avec une faune exceptionnelle ( dauphin rose par exemple )
°que sur le plan sur humain avec des rencontres surprenantes en pleine forêt primaire, véritable cathédrale de verdure où les piliers ne sont pas de pierre mais des troncs phénoménaux dont la hauteur atteint et dépasse même les 40, voire les 50 mètres de haut et soutiennent une canopée riche et vivante.
Lors de ce périple de 14 jours en juillet 2019 nous avons eu l’immense privilège de rencontrer les MATIS, peuple indigène de cette Amazonie brésilienne qui vit dans la vallée du Javari, sur le Rio Itui.
Aujourd’hui, il ne reste que quelques centaines d’individus après qu’ils furent décimés dans les années 70 par les premiers contacts épidémiques (grippe essentiellement) qui tua plus de la moitié de la population. En 2020, ils payèrent également un lourd tribut à la covid 19.

Ce sont les Blancs qui les ont baptisés « MATIS », mais leur vrai nom c’est :

Hommes – Jaguars

en raison de leur vénération pour ce félin souple et puissant, roi de la forêt amazonienne.

D’ailleurs, ils se tatouent le visage de rayures sombres, imitant le pelage de leur animal totem. S’y ajoutent divers attributs : épines d’acacias, ivoire et autres matériaux rendant le mimétisme encore plus probant.

Les Matis vivent toujours comme leurs ancêtres. Les femmes s’occupent des tâches ménagères, ramassent les légumes et fruits sauvages. Elles ont surtout la responsabilité des plantations de manioc, de taro et de bananes pendant que les hommes partent à la chasse.

Les Matis sont un peuple de chasseurs.

On tue le gibier quand l’occasion se présente, ou quand le garde-manger est vide, avec arcs, flèches et sarbacanes.

Les sarbacanes sont immenses, longues de 4 mètres dont l’intérieur est parfaitement taillé, aux millimètres près, lissé et poli avec un mélange de résine et cire d’abeille, réalisant ainsi un fût particulièrement bien usiné pour tirer des flèches enduites de curare, poison qui entraine rapidement la mort par asphyxie.

Les cibles sont essentiellement les singes, atteints avec une précision centimétrique, alors qu’ils s’ébattent dans la canopée à plus de 30 mètres de haut.

Il est à noter que la viande de ces proies, tuées au curare, est comestible sans traitement particulier, le curare n’étant pas toxique par ingestion.

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