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Gitterman Gallery : Pierre Jahan

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“J’ai toujours été fasciné par le jeu de la lumière… et du destin. Comme tout ce qui gît dans le noir, les êtres humains et les choses entament une sorte de dérive semblable au rêve, un rêve ou un cauchemar, qui, de l’extase à la peur, ouvre la porte à cette quatrième dimension, dans laquelle, peut-être sans y croire vraiment, j’ai toujours vécu. C’est tout cela qui m’a sans doute poussé vers la photographie. » — Pierre Jahan

Au milieu du XXe siècle en France, à une époque où de sérieuses idéologies artistiques se jouaient dans un contexte de changements politiques et sociaux rapides, Pierre Jahan est apparu comme une figure particulièrement bien préparée pour produire des photographies captivantes qui pouvaient souvent se glisser de manière transparente entre les mondes disparates du Surréalisme et du reportage. Il était un photographe commercial à succès, dont les publicités, le travail éditorial et les images de couverture de livre étaient souvent alignés sur la philosophie surréaliste, tandis que son travail de reportage capturait de manière mémorable des événements historiques et préservait l’histoire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jahan a réalisé l’une de ses œuvres les plus importantes, La mort et les statues. En 1941, il se faufile dans un entrepôt du 12e arrondissement de Paris et photographie des sculptures qui sont retirées de leurs perchoirs publics pour être fondues pour aider l’effort de guerre de l’Allemagne. Ces photographies illustrent la capacité de Jahan à utiliser un vocabulaire visuel diversifié surréalisme et reportage pour créer un travail distinctif avec profondeur et complexité. Le livre de 1946 qui en résulte, qui associe ces images à la poésie de Jean Cocteau, La mort et les statues, reste l’un des livres photographiques les plus profonds de l’époque et un exemple remarquable du potentiel artistique de l’image et du texte.

Né à Amboise en France en 1909, Pierre Jahan s’installe à Paris en 1932 et obtient sa première mission commerciale après avoir rencontré Raymond Gid, illustrateur et graphiste responsable d’une petite agence de publicité. En 1934, il commence à travailler pour le magazine Plaisir de France (plus tard connu sous le nom d’Images de France) et continue d’être leur photographe principal pendant 40 ans. Très tôt à Paris, Jahan rencontre également Emmanuel Sougez, photographe et directeur du service photographie du magazine L’illustration. Sougez l’accueille au sein du Groupe du Rectangle (association de photographes parisiens inspirés du « Group f/64 » américain qui valorise la forme et la maîtrise technique) où Jahan expose aux côtés de Laure Albin Guillot, Rogi André, Henri Cartier-Bresson, François Kollar, Man Ray et d’autres. En 1938, Jahan photographie la célèbre Exposition Internationale Surréaliste et réalise plus tard des portraits d’artistes et d’écrivains tels que Picasso, Braque, Colette et Cocteau. En 1939, Jahan a commencé à documenter Paris en temps de guerre, de l’occupation à la libération. Il a photographié au Louvre lorsque les chefs-d’œuvre ont été retirés pour être protégés pendant la guerre, puis à nouveau lorsqu’ils sont rentrés chez eux.

En 1949, il rejoint le Groupe des XV aux côtés de Robert Doisneau et Willy Ronis, entre autres, pour faire pression pour la conservation du patrimoine photographique français et promouvoir davantage l’art de la photographie dans une perspective humaniste. La même année, il photographie les tombes de 25 rois et reines de France du XIIIe au XVIe siècles dans la basilique Saint-Denis et publie avec Jean-François Noël, Les Gisants (Éditions Paul Morihien, 1949.)

L’expression artistique de Jahan a duré jusque dans les années 1980 et ses photographies figurent dans de grandes collections françaises, dont le Centre Pompidou, la Bibliothèque Nationale de France et la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, ainsi qu’à l’étranger, notamment : Art Institute of Chicago ; Musée J.Paul Getty; Musée de la Maison de la photographie de Moscou; Musée des beaux-arts, Houston ; Musée d’art de la Nouvelle-Orléans; et le musée de Brooklyn.

Le petit-fils de Pierre Jahan et gardien de son domaine, Olivier Lacroix, a réalisé un nouveau site internet pour la postérité de l’héritage du grand photographe français.
https://pierre-jahan.com/

 

Gitterman Gallery
www.gittermangallery.com

 

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