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Francis O’Shaughnessy

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Un printemps à l’année

Entre avril et décembre 2020, en raison de la COVID-19, il a été difficile pour moi de poursuivre mes recherches photographiques, puisque je ne pouvais pas recevoir de modèles pour mes projets. En naviguant sur Internet, j’ai remarqué qu’il y avait des artistes qui proposaient des séances virtuelles avec des modèles qui demeurent parfois à des milliers de kilomètres. J’ai alors eu l’idée d’installer un appareil à soufflet devant un ordinateur pour convertir des représentations numériques en collodion humide. Je voulais revisiter des productions antérieures et « recontextualiser », réinterpréter mes coups de coeur. Le résultat s’est avéré si intéressant que j’ai réalisé une série. De la sorte, j’ai arrimé des procédés antiques avec la technologie d’aujourd’hui. Je suis rendu à une étape dans ma vie où je dois revenir au savoir du passé pour peaufiner mes concepts actuels.

À contre-courant de la rapidité technologique d’aujourd’hui, je tente de trouver une vitesse qui est ajustée à mon style esthétique. J’enregistre des durées plutôt que des moments. En moyenne mes prises de vue pour ce projet étaient entre 8 à 20 minutes. Avec ce médium antique, j’interroge la matérialité de l’image en mettant à l’avant les erreurs, les accidents, les imperfections et les qualités de flous; c’est le savoir-faire entièrement manuel qui m’intéresse. Ainsi, je ne suis pas au service d’un programme ou d’une machine à image automatique.

S’investir dans la slow photographie, c’est produire des images qui s’enregistrent en toute délicatesse. L’écriture du temps est visible sur mes représentations performatives et poétiques: le collodion qui a coulé sur la plaque ou encore séché avec la durée. La slow photographie me permet de rester ouvert à toutes les imprévues qui perturbent mon intention initiale, mes concepts mentaux.

*Comme vous le savez, la technique du collodion humide est le procédé qui a remplacé le daguerréotype à la fin des années 1840; c’est cette méthode chimique complexe qui est à l’origine du terme la photographie. Brièvement, le collodion humide est une technique développée par Frederick Scott Archer (1850). À partir de procédés anciens, je fabrique un sirop jaunâtre que j’enduis sur une plaque d’aluminium (5×7 pouces). Ensuite, j’insère cette dernière dans un appareil à soufflet du début du XXe siècle. Une fois la prise de vue réalisée, la matrice me sert de positif. Au final, je numérise ma plaque d’aluminium afin de faire des tirages sur papier en grand format pour des expositions.

www.francisoshaughnessy.com

 

 

 

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