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Denis Meyer, Bergers urbains

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Dans la physique épicurienne, le clinamen est un écart, une déviation (littéralement une déclinaison) spontanée des atomes par rapport à leur chute dans le vide, qui permet aux atomes de s’entrechoquer. Cette déviation est spatialement et temporellement indéterminée et aléatoire, elle permet d’expliquer l’existence des corps et la liberté humaine dans un cadre matérialiste. (source : Wikipédia)

L’Association Clinamen a été créée en février 2012 à Saint-Denis (France, 93) avec la volonté d’en faire une cellule de recherche et développement autour de l’agriculture urbaine. Le fonctionnement est entièrement bénévole. Clinamen bénéficie d’un apport financier à travers la mise à disposition de son troupeau et de son matériel et la vente de viande aux adhérents.

Les Bergers urbains est une coopérative qui existe depuis 2012 et regroupe cinq fondateurs : Valentin, Julie-Lou, Guillaume, Pauline et Simone. En plus de l’élevage d’un troupeau de moutons, elle propose diverses activités tournant autour de l’agriculture urbaine : conception et aménagement de projets de potagers et de jardins vivriers, création de poulaillers, voire de fermes éphémères.

Ce qui rassemble nos bergers est l’envie de faire, au sens le plus concret – bâtir, planter, faucher, récolter – et de faire avec une ville, un espace et une population. D’impulser un tremblement, un regard de côté face à nos conceptions aussi cloisonnées que nos espaces, entre urbain et rural. De montrer que sur fond de désastre économique et écologique annoncé, un certain bien-vivre est possible et viable.

Les Bergers urbains ne sont ni dans les cases économiques de l’agriculture, fût-elle de survie, ni dans une anodine animation de quartier servie par le pittoresque animalier. Mais ils jouissent d’un avantage vis-à-vis des éleveurs traditionnels : le fait de pouvoir fournir la tonte des espaces verts comme prestation de service. Etre payé pour faire brouter fait toute la différence avec les contraintes d’un éleveur en milieu rural.

Les moutons de Clinamen sont un modèle darwinien d’adaptation au gazon des villes, et surtout au béton et à l’asphalte. Il faut les voir traverser aux passages protégés sans une once de panique, cavaler en terrain conquis dans les allées et accueillir sans broncher, ou si peu, les assauts d’enfants subjugués.

Les bergers de l’association Clinamen mènent un combat pour une autre présence de l’animal en ville et pour une agriculture urbaine, une ville vivrière, et une transformation radicale dans la relation de l’homme à l’animal et des humains entre eux.

Ils donnent peut-être enfin la possibilité de tourner le dos à un siècle de minéralisation et de vision hygiéniste qui a conduit à la destruction du moindre brin d’herbe dans les cités.

Je suis allé à la rencontre de ces jeunes loups qui oeuvrent dans Clinamen et que rien ne prédisposait à entrer dans la bergerie. Valentin et Pauline sont issus de l’école du Paysage, Julie-Lou est architecte et exerçait sur les chantiers, Guillaume a oeuvré dans l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire, Simone a suivi une formation d’ostéopathe.

Durant plus de 6 mois, j’ai suivi ces bergers urbains dans leurs activités, mais j’ai souhaité également capturer l’intimité de leur quotidien et leur construction personnelle en dehors de leur pratique paysanne. Mon approche avait pour base, dès le départ, l’établissement d’une relation de confiance avec eux. J’ai vécu dans leur maison d’Aubervilliers (France, 93), en partageant une colocation avec certains d’entre eux. Cette promiscuité m’a permis d’aller au coeur de la rencontre et livrer ainsi un témoignage authentique et sensible.

Guillaume Leterrier

Developpeur territorial en économie sociale et solidaire, il a été chargé de mission Jardins Partagé à la Ville de Sevran. Co-fondateur et administrateur successif de plusieurs associations d’agriculture urbaine en Île-de-France depuis 10 ans (Clinamen, Tema la Vache, la Ferme du Bonheur), adjoint au chef du service « Territoires Urbains » en charge de la vie fédérative pour la Ligue de l’Enseignement 92 pendant 8 ans, il apporte son expertise au montage de projets agricoles collectifs et se passionne pour les techniques de cultures en grande densité sur des espaces urbains réduits.

Pauline Maraninchi 

Paysagiste DPLG formée à l’École du Paysage de Versailles, passionnée d’image et de graphisme, elle est en charge de la communication visuelle de l?association Clinamen. Elle a à coeur de transmettre au plus grand nombre les concepts complexes de l’écologie urbaine, et milite pour la réintroduction d’un cycle paysan dans la gestion des espaces verts « classiques ». Actuellement missionnée en maîtrise d’oeuvre pour le Conservatoire du Littoral Délégation Corse, elle conçoit des plans techniques d’aménagement et de gestion.

Julie-Lou Dubreuilh 

Architecte de formation, ayant exercé pendant plusieurs années comme chef de chantier gros oeuvre dans le BTP et « Eco-construction Bois » pour le groupe Chênelet, elle maîtrise les techniques de construction simple et économe (recyclage de matériaux) pour des bâtiments aux structures modulables et réversibles, particulièrement adapté aux infrastructures d’agriculture urbaine. Formée à la « concertation par l’action » grâce à son investissement dans l’association Le Bruit du Frigo à Bordeaux, puis au contact de l’architecte Patrick Bouchain pour qui elle assurera l’animation de « La Maison de Chantier » à Bègles (33), elle apporte son enthousiasme communicatif pour la mobilisation des habitants.

Simone Schriek 

Ostéopathe D.O. et spécialiste de la bio-énergétique, elle s’est investit depuis son plus jeune âge dans des projets d’agriculture urbaine, notamment à l?association « La Ferme du Bonheur » à Nanterre (92) dont elle fut la présidente en 2009, puis à ‘Tema la Vache’ et ‘Clinamen’. A travers ses expériences participatives, elle développe une vision thérapeutique du montage de projet collectif, et s’intéresse au lien entre Homme et Animal comme un moyen de se ressourcer, dans le rythme frénétique de la ville.

Valentin Charlot 

Paysagiste DPLG formé à l’Ecole du Paysage de Versailles, spécialiste des techniques de re-dynamisation des sols urbains stériles et promoteur d’une gestion différente des espaces verts, son diplôme de fin d’études propose des principes de gestion économe sur le parc départemental Georges Valbon. Au cours de sa formation, il s’est investit dans plusieurs associations et projets d’agriculture urbaine, mais a aussi été salarié de l’agence de paysage TER, en tant que chargé de conceptions pour des projets d’aménagement urbains.

Denis Meyer

 

http://hanslucas.com/vue/bergersurbains

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