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Katrien De Blauwer : cheveux longs… cheveux courts

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Après sa première exposition personnelle dans la galerie FIFTY ONE TOO l’année dernière, Galerie FIFTY ONE accueille de nouveau Katrien De Blauwer (Belgique, 1969) avec cheveux longs… cheveux courts. Dans cette nouvelle exposition, l’artiste se regarde à nouveau en tant que jeune femme en créant des personnages et en racontant leurs histoires comme si elles étaient les siennes. En outre, un nouvel ensemble de ses scènes érotiques plus obscènes est présenté.

Pour le public, De Blauwer est désormais connue comme la «photographe sans appareil photo», recherchant de manière compulsive dans des magazines des années 1920 aux années 1960, en les découpant et en rassemblant des fragments en compositions à la fois frugales et puissantes. Mais déjà dans son premier spectacle solo, Double, il était devenu évident que l’artiste s’efforçait de transcender les limites du support de collage. La transformation entreprise par De Blauwer à ce moment-là est maintenant bouclée. Elle a progressivement changé de forme; par exemple. expérimenter avec des œuvres plus minces, en soulignant leur horizontalité ou leur verticalité.

Sa confrontation typique entre deux images, ou deux parties d’une image découpée, est progressivement remplacée par une tension plus profonde. De plus en plus souvent, une seule image est associée ou est captée par des surfaces monotones, noires comme de l’encre ou brillantes de couleurs. De plus, De Blauwer intervient explicitement en laissant des traces physiques sur son matériel. Le froissement, la déchirure ou le pliage donne aux matériaux une apparence ancienne et usée; le dessin intuitif (au crayon) et la peinture (à l’acrylique) donnent aux œuvres un aspect spontané et fougueux, à la manière des créations de l’enfance.

Ce n’est que récemment que l’artiste a commencé à travailler sur quelque chose de nouveau: ses soi-disant scènes obscènes. Ces images érotiques s’animent de mouvements indistincts. La tendresse de l’interaction corporelle et du contact entre la femme et l’homme est centrale ici, et elle est soulignée par des couleurs pastel beaucoup plus douces. Ces scènes douces pourraient-elles être les fantasmes des protagonistes féminines de De Blauwer?

Un élément qui reste toujours inchangé dans l’itinéraire de De Blauwer, est la référence omniprésente au film noir et au cinéma européen d’avant-garde. Cela se produit non seulement à travers les images filmiques qu’elle utilise, mais aussi à travers la façon dont elles sont traitées. De Blauwer «édite» ses fragments avec des ciseaux, un crayon et un pinceau, avant de lancer ces scènes dans une séquence qui raconte l’histoire d’une femme. Ces séquences imaginatives – commençant et se terminant par une image «immobile» – se mettent en mouvement dès que nous commençons à parcourir l’exposition ou à feuilleter le nouveau livre qui accompagne cette exposition.

Ingénieusement, l’artiste supprime des informations vitales, «reliant» les bouts laissés, nous incitant ainsi à nous ouvrir à des perspectives imprévues. De Blauwer traite ces fragments comme s’il s’agissait de ses propres expériences de vie passées. Combinée aux images populaires qu’elle utilise, son ‘Erinnerungsarbeit’ personnel atteint le niveau de la mémoire collective. Ce travail, le souvenir par le réassemblage, est une routine quotidienne – sinon une obsession – pour l’artiste. Son obsession pour les fragments est en effet si grande que même le titre de cette exposition, ainsi que les noms de ses «chapitres» (ISABELLE, caroline, SOPHIE…), ont germé de ses cahiers dans lesquels elle recueille des fragments de textes de journaux , magazines, etc.

Katrien De Blauwer a étudié l’art à Gand et la mode à Anvers et tient depuis des livres sur l’humeur. Ouvrière passionnée, l’artiste a déjà produit six monographies. Plus récemment, elle a publié When I was a boy (2018), Why I hate cars and Dirty scenes (2019). Son travail a été présenté pour la première fois par la galerie à l’exposition de groupe Seventeen de FIFTY ONE et à Paris Photo 2017. Ces dernières années, Katrien De Blauwer a rencontré un vif succès sur la scène artistique internationale, avec des expositions à Tokyo, Paris, New York et ailleurs.

À l’occasion de cette exposition, la galerie lance une publication FIFTY ONE, cheveux longs… cheveux courts, qui présente exclusivement des œuvres nouvelles et inédites.

 

Katrien De Blauwer : Cheveux longs… cheveux courts

10 septembre – 26 octobre 2019

Fifty One

Zirkstraat 20

2000 Anvers

www.gallery51.com

 

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