Photographe français de 27 ans, Charles Roussel s’est installé à New York où il y vit depuis cinq ans.
« N’ayant pas de don particulier pour la peinture ou le dessin, j’ai été attiré par la photographie et l’appareil photo est devenu mon outil à dépeindre la beauté dont j’ai été témoin. Par « beauté » j’entends ce qui vous touche et oblige à se livrer, quelque soit le contenu, le rire, le malaise, la colère ou même la frustration. Si la « street photography » est un genre en soi, c’est celui que je pratique. Pour cela, quel est le meilleur terrain de jeu que New York ? Les gens, les instants… Il y a bien assez là-bas pour qu’on n’ait pas à « créer » ; même ce qui est peut être considéré comme banal peut être plus puissant qu’un dispositif parfaitement mis en place. Pendant mes longues nuits passées à prendre des photos de gens au hasard, j’ai été fasciné par les sans-abris. J’étais partagé entre ma fascination pour leur refus de la société et ma préoccupation sur le fait qu’elle tende à les nier. Comme nous essayons de les rendre invisibles, je voulais m’assurer que nous pouvons voir qu’ils dorment dehors. »
