Montmartre, confinement, compter les oiseaux (série en cours)
Mirage. Paris retrouvé du loin où le bleu du ciel solide crevait le monde taillait l’air à la serpe cobalt et où l’horizon découpé empli noir du vol des oiseaux résonnait du son sombre des corneilles au cri déchiré était idéal. Ennivre. Lever les yeux à l’aube et se gargariser du chant si clair précis si près des oiseaux idyllique et envolée au bord du printemps boire encore dans l’air lavé le vert des rameaux tendre espoir et rêver à tire d’aile d’un parfum parfait d’asile. Désordre. Tragédie retraite repli et internés claustrés murés lutter contre l’invisible se défendre bec et ongle survivre par l’intervalle. Viral. Ecart. Sifflement fin de partie et dans ce moulin au jardin des délices cernée par cette pandémie de pies-grièches j’invente dans la langue des oiseaux un souffle de verre salvateur bulle bal je me recentre lève la tête et en boucle je compte les oiseaux l’envol pour sentir encore ce bleu vivant, cet élan inouï. Inédit.
Caroline Wiart
