Travail de réappropriation de photographies anonymes, commencé en 2011. Il traite principalement de représentation de soi, d’identité et de mensonge.
Quand je crois être celui-ci, vous me voyez celui-là.
Y aurait-il autant de Je qu’il y a de Vous ?
Qu’est-ce qui est véritablement constant dans l’identité, sinon son éternelle (dé)(re)construction.
Les photos de famille sont mes petits théâtres de papier brillant, dans lesquels à la fois Moi et Autre, un personnage hybride et transitoire y joue « l’hypothèse de soi ».
Suis-je bien cet Inconnu? J’hésite. Mais au fond, il y a toujours un mensonge quelque part. Alors je «fais» un personnage comme on fait illusion. Ou comme on ferait le café…
Dans un quotidien social carnavalesque, le contraire de Je n’est pas l’Autre. C’est un autre jeu. Celui qui permet de faire connaissance avec ses propres éventualités.
Ces images pourraient être celles d’une famille qui aurait l’oubli pour père, l’incertitude pour mère et dont le personnage principal aurait la curiosité d’être quelqu’un d’autre, n’importe qui d’Autre.
Benoiît Luisère, né en 1972, habite en région Toulousaine. Documentaliste de formation, il collectionne les photos de famille anonymes avec un intérêt particulier pour leurs inépuisables répétitions. Son attention a rapidement porté sur ce que l’on entrevoit dans le rituel photographique familial, sans jamais la nommer : la mise en scène d’une fiction, par petits mensonges consentis. La rencontre avec ce document photographique a fortement influencé ses réflexions actuelles sur l’image de soi, l’identité et la mémoire.
Portfolio week-end sélectionné par Diane Dufour
