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Bamako 2011: Entretien avec Samuel Sidibé

Christian Caujolle : Quelle est la fonction du Délégué Général des Rencontres de Bamako ?

Samuel Sidibé : Le délégué général est en quelque sorte le Directeur général de la Biennale, il fixe, en relation avec l’Institut français et les DA les choix stratégiques de la biennale et veille à la mise en œuvre de l’événement. Dans ce cadre il recherche les moyens de mise en œuvre let fait les arbitrages nécessaires au cours de l’exécution de la biennale.

Christian Caujolle : Il y a deux Directrices Artistiques, ce qui est rare. Ont-elles des fonctions différentes ?

Samuel Sidibé : Je ne sais pas si c’est rare qu’il y ait 2 directeurs artistiques. Mais lorsque nous avons fait l’appel à candidature pour le recrutement d’un Directeur artistique pour la biennale, nous avons reçu une proposition portée par 2 personnes. La proposition nous a paru intéressante et c’est ce qui a motivé notre choix. Au cours de l’interview de sélection les deux personnes ont paru complémentaires et susceptible de travailler en bonne intelligence. Nous n’intervenons pas sur la répartition de leurs responsabilités.

Christian Caujolle : Depuis deux ans, le poids de l’actualité, du Nord au Sud du continent, a été très fort. Est-ce que cela a eu une incidence sur le positionnement du festival ?

Samuel Sidibé : Le Festival ne pouvait rester indifférent au contexte politique au sens général du terme. Evidemment la question de la démocratie et la lutte des peuples pour plus de liberté et de démocratie a trouvé sa place dans la biennale

Christian Caujolle : Voyez-vous apparaître de nouvelles directions et en quoi sont elles différentes de ce que l’on peut observer en Europe ?

Samuel Sidibé : La photographie africaine sans doute à cause du contexte très particulier du continent, me paraît plus engagée. Les photographes veulent prendre part aux débats cruciaux qui agitent le continent. Cela ne me semble pas une caractéristique de la photographie en Europe

Christian Caujolle : L’exposition Panafricaine apparaît comme le moment privilégié du festival. Est-ce qu’elle dessine une forme d’unité du continent comment pourrait le laisser penser son nom ?

Samuel Sidibé : L’utilisation du terme panafricaine pour l’exposition issue de l’appel à candidature lancée auprès des photographes africains ne suggère en rien la notion dune unité artistique du continent. Le panafricaniste n’exclut pas la diversité et les expositions le montrent très clairement

Christian Caujolle : Pour un monde durable est la thématique choisie pour cette édition. S’il s’agit indéniablement d’un thème général porteur actuellement, quel sens a-t-il dans le domaine artistique et dans celui de la photographie en particulier ?

Samuel Sidibé : La thématique Pour un monde durable, choisie pour la biennale est générale c’est vrai. Mais je pense que nous sommes tous sensibles, aujourd’hui plus que jamais, aux questions environnementales, sociales et économiques cruciales qui nous assaillent. Les artistes y sont particulièrement sensibles et leurs œuvres le prouvent à travers une diversité de thématiques comme la pollution, la dégradation de l’environnement, l’appauvrissement des populations etc..

Christian Caujolle : Y-a-t-il aujourd’hui une spécificité de la photographie en Afrique ? Laquelle ? Et comment pourriez-vous la situer par rapport à l’histoire de la photographie africaine ?

Samuel Sidibé : La photographie africaine a connu un développement exponentiel au cours des 10 dernières années en particulier à cause de l’impact des Rencontres. Elle s’est ouverte au delà du portrait de studio et de l’événementiel, qui la caractérise à l’origine, à une démarche artistique contemporaine. Mais elle garde de mon point de vue sa spécificité. La photographie africaine me parait pour une grande part engagée (au sens large du terme) en ce sens que la place du témoignage y est très grande. Mais au fond s’agit-il d’une spécificité africaine ?

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