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Bahreïn –Camille Zakharia

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Camille Zakharia est né en 1962 à Tripoli, au Liban. En 1985, son diplôme d’ingénieur en poche, il fuit le pays en proie à la guerre civile. Après avoir séjourné aux États-Unis, en Turquie, en Grèce et à Bahreïn, il s’inscrit en 1995 au Nova Scotia College of Art & Design de Halifax, au Canada.

Diplômé en 2000, il décide de s’installer définitivement à Bahreïn. Il a participé à de nombreuses expositions au Moyen-Orient, en Europe, au Canada et aux États-Unis. En 2009, il figurait parmi les finalistes en lice pour le prix Jameel d’art islamique, lancé par le Victoria & Albert Museum de Londres.

Camille Zakharia exploite de multiples techniques et procédés photographiques (collage, photomontage…) pour traduire en images ses réflexions sur les notions de territoires et de frontières, de mémoire vécue et imaginaire, de circulation et de mondialisation. Coastal Promenade est une commande du ministère de la Culture de Bahreïn, inscrite dans le cadre du projet Reclaim présenté par cet émirat dans son pavillon, sacré Lion d’or, à la Biennale d’architecture de Venise en 2010. Cette série témoigne de l’état actuel des côtes de l’archipel, dévastées au cours de ces dernières années par la pollution liée aux activités pétrolières et par l’urbanisation galopante. Face à cette tragédie, Camille Zakharia a cherché, dans la tradition documentaire, à répertorier les paysages et l’architecture du littoral. Il égrène des no man’s land figés sous un ciel sans nuages et ponctués, parfois, de cabanes de pêcheurs, modestes vestiges d’une culture déclinante. Cette « architecture sans architecte », selon l’expression du photographe, est menacée, elle aussi, par les mutations politiques et sociales. Isolés, étrangement vides, ces cabanons rappellent une présence humaine tantôt austère tantôt bienveillante, comme l’illustrent ces coussins jetés sur une banquette, évoquant la langueur d’une fin d’après-midi.

Teintés d’une douce mélancolie, ces paysages se soustraient à toute temporalité. Ils agissent sur le spectateur comme les images d’un rêve, l’invitant au recueillement et à la contemplation.

Mouna Mekouar, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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